Il n'a que trente ans, mais connaît déjà les rouages de la politique. Discret et efficace, cet ancien Strauss-kahnien a collaboré avec Emmanuel Macron à Bercy et fait partie de ses fidèles de la première heure au sein d'En Marche.
Nicolas Sarkozy avait Henri Guaino, François Hollande avait Aquilino Morelle, et Emmanuel Macron aura Ismaël Emelien. Le jeune homme de 30 ans, natif de Grenoble, aura pour mission de conseiller le nouveau président pendant les cinq années à venir.
Discret, il fait partie de son proche entourage et s'occupait déjà de la communication d'Emmanuel Macron au sein d'En Marche et à Bercy. Des discours au story-telling, il est l'un des nombreux artisans de la campagne du candidat amiénois.
De Strauss-Kahn à Maduro
Ismaël Emelien a 19 ans lorsque, étudiant à Science-Po Paris, il s'engage auprès de son professeur d'économie... un certain Dominique Strauss-Kahn. Lorsque ce dernier perd la primaire socialiste en 2006, le jeune homme reprend ses études et effectue un stage auprès de son mentor strauss-kahnien Gilles Finchelstein au sein de la fondation Jean Jaurès et de l'agence Havas.
Nous pensions que Maduro était un vrai réformiste
En 2013, tâche d'huile dans son parcours : il participe à la campagne de Nicolas Maduro, successeur de Hugo Chavez au Vénézuéla et président d'un pays aujourd'hui plongé dans le chaos.
"Nous pensions que Maduro était un vrai réformiste. Durant la campagne, nous avons compris que c'était faux, se défendait en octobre dernier Gilles Finchelstein dans les colonnes de L'Express. "À l'époque, Maduro était considéré comme le Lula vénézuélien."
Stratège d'En Marche
Il rencontre Emmanuel Macron dans le cadre des activités de la fondation Jean Jaurès et se retrouvent en 2012 à l'Élysée. Il travaille notamment sur l'élaboration du pacte de responsabilité, présenté en janvier 2014, ou bien sur la loi Macron présentée au Parlement début 2015.
C’est l’un des meilleurs. Il a des fulgurances
Lorsque le ministre de l'Économie fonde En Marche, il fait partie de ses premiers fidèles et élabore la stratégie du futur candidat. "C’est l’un des meilleurs. Il a des fulgurances" dit de lui Laurent Bigorgne, le patron de l’Institut Montaigne cité par Challenges.
Fuyant la lumière des projecteurs, Ismaël Emelien reste humble sur son rôle. "Entre nous, c’est simple" affirmait-il à Libération en septembre 2016. Je propose, il décide, j’exécute."