C'était à Creys-Malville, dans le Nord-Isère. Il y a quarante ans, le 31 juillet 1977, de violentes émeutes éclataient entre des opposants au réacteur nucléaire, Superphénix, et les forces de l'ordre. Vital Michalon, un jeune professeur de physique de 31 ans, décédait suite à un tir de grenade.
Ce 31 juillet 1977, ils sont 60 000 manifestants sur le site du réacteur nucléaire, Superphénix, à Creys-Malville (Isère). De son coté, l'Etat avait envoyé sur place quelque 5000 CRS et gendarmes, avec ordre de ne rien céder aux manifestants.
René Jannin, préfet de l' Isère à l'époque des faits, ira même jusqu'à dire: "S'il le faut, je ferais ouvrir le feu sur les contestataires." Et c'est ce qu'il fit.
La manifestation dégénère quand des militants écologistes tentent de pénétrer dans la zone interdite. Parmi les manifestants, Vital Michalon. Le jeune professeur de physique drômois est touché par une grenade. Un médecin tente de le réanimer : massage cardiaque, perfusion, bouche-à-bouche... en vain.
Un premier communiqué officiel parle d'un arrêt cardiaque, mais l'autopsie réalisée quelques jours plus tard montrera que ses poumons ont éclaté sous l'effet de souffle de la grenade offensive qu'il a reçu en pleine poitrine.
C'est la première fois en France qu'un militant meurt lors d'une manifestation écologique. Au total, deux manifestants et un policier seront mutilés, quatre autres CRS grièvement blessés.
Pendant 11 ans, en tout et pour tout, il ne fonctionnera que 30 mois et aura coûté 12 milliards d'euros.
Le 30 décembre 1998, il est définitivement mis à l'arrêt. Débutée en 1999, sa déconstruction prendra 30 ans.