Estimé entre dix-huit et vingt-deux mille euros, le banc-borne éclairant de la ville de Firminy a été vendu aux enchères, hier soir, mardi 28 février, à Paris. La pièce signée par Le Corbusier a été acquise par un collectionneur européen pour 35.100 euros.
C'est la première fois que du mobilier urbain signé Le Corbusier et destiné à la ville de Firminy, était mis aux enchères : un banc-borne, inscrit parmi les 75 lots proposés par la maison de vente parisienne, Artcurial.
Ce banc public en béton armé brut a été conçu par Le Corbusier, avec vingt autres, pour servir de borne d'éclairage autour de la Maison de la Culture de Firminy dont l'architecte avait élaboré tout un plan d'aménagement. L'ensemble urbain a, depuis, était classé au patrimoine de l'Unesco.
Comment se fait-il qu'un exemplaire de ce mobilier se retrouve vendu aux enchères ?
Dans son plan d’éclairage, Le Corbusier avait prévu l'installation de 20 bancs-bornes autour de la Maison de la Culture. Mais voilà, l’architecte décède quand le chantier est quasi-terminé.
Les services techniques de la Ville décident alors de prendre quelques libertés, et de remplacer quelques banc-bornes encore non-installés, par des lampadaires.
C'est ainsi que l'artisan qui assurait l’électrification des bancs, en conserva un exemplaire non-utilisé afin de meubler le jardin de sa maison, à Firminy.
Il y est resté durant de longues décennies, jusqu'à ce que le nouveau propriétaire de la maison décide de s'en séparer.
Les meubles racontent l’histoire de leurs propriétaires successifs, mais aussi des lieux pour lesquels ils ont été réalisés, où l’état d’esprit du créateur à un instant précis.
Emmanuel Bérard, le directeur de la maison de vente aux enchères a vu juste, en révélant l'histoire de ce banc-borne de Firminy.
Une histoire qui va désormais se poursuivre anonymement. Seule la mention d'un collectionneur européen a été précisée concernant l'identité de l'acquéreur du banc-borne, emporté à 35.100 €.