Après un mois et 1 200 kilomètres dans les baskets, le « pèlerin fou », l'Alti-Ligérien Serge Dubois, rentre du Pérou. Son périple a été plus dur qu’il ne l’avait imaginé mais il a atteint le Macchu Pichu comme il se l’était promis.
C’est le 19 août qu’il s’est mis en marche, en course plus exactement, à Lima. Objectif : traverser le Pérou pour arriver sur le site magique du Macchu Pichu, au milieu des montagnes andines, 1 200 kilomètres, souvent sur des routes secondaires, parfois même sur autoroute pour les 250 premiers kilomètres !
Serge Dubois a effectué l’équivalent d’un marathon par jour pendant un mois entier, malgré la chaleur de la journée, l’altitude, les moustiques, les chiens qui l’ont attaqué et le manque de confort et de sommeil. « Lorsqu’on arrivait dans les villages le soir, il n’y avait pas de confort, c’était rude, difficile de prendre une douche ! Le plus dur, c’était le cumul de tout, les dénivelés qui n’ont rien de reposants pour les articulations, j’avais vraiment des douleurs, c’était compliqué ! »
Pourtant, Serge Dubois n’en était pas à son coup d’essai : en 2013, il avait rallié Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne depuis sa ville du Puy-en-Velay, en courant également près de 1500 kilomètres en un mois !
DECOURAGEMENT ET BONNE CAUSE
Il y a eu des moments difficiles comme le 9ème jour où, après être retourné à Lima pour participer à un semi-marathon, il s’est remis en route après une nuit très courte et maintes péripéties pour rejoindre Huhancayo en voiture. Fatigue, tension dans la petite équipe suiveuse (Juan, le français, et Oscar, un jogger péruvien censé faciliter l’aventure). Finalement, Serge recevra un texto de soutien au bon moment pour ne pas lâcher l’affaire !
Mais sa motivation, il l’a puisée dans la cause même de son défi : le soutien aux enfants victimes de mucoviscidose. « C’est surtout eux qui m’ont aidé à réussir cette épreuve ! Quand on manque d’air le matin en altitude et qu’on a du mal à respirer, très sincèrement la première pensée était pour ces enfants-là, j’étais content de faire ça pour eux et je les en remercie. Ils m’ont aidé et j’espère les aider dans l’autre sens », explique Serge Dubois.
VAINCRE LA MUCOVISCIDOSE
Comme lors de son périple sur le Camino de Saint-Jacques, Serge Dubois avait prévu de recueillir des fonds pour l’association « Vaincre la mucoviscidose » (organisatrice des Virades de l’espoir notamment) en vendant les kilomètres de sa folle course. Quand il aura fait ses comptes, dans une dizaine de jours, il remettra un chèque de plusieurs milliers d’euros destiné à aider la recherche. S’il est sensible à cette cause, c’est qu’il est lui-même parrain d’un grand enfant touché par la maladie.
Alors après 9 cols franchis (dont trois à plus de 4 000 mètres), trois paires de baskets usées et un total de 22 000 mètres de dénivelé cumulé, il est arrivé au Macchu Pichu le 18 septembre dernier. « J’étais très ému, je n’avais plus de voix, on sent vraiment des forces sur ce site, à cause de l’histoire de ce monument, et c’est à ce moment-là, quand on arrive au but, qu’on se remémore l’effort et les difficultés qu’on a eus pour arriver jusque là ! »
Serge Dubois est heureux d’être allé au bout de son rêve, il a déjà repris la course à pied avec son club (Velay Athlétisme) et il a certainement en tête déjà une nouvelle aventure, mais il est trop tôt pour en parler.