Crises sanitaires, aléas météo, chute des prix : autant de difficultés qui fragilisent les exploitants agricoles et leurs salariés bien au-delà de l’aspect économique. En 2016, il y a eu plus de 300 suicides en France, des chiffres qui ont doublé en 5 ans. La Bourgogne n’est pas épargnée



En Bourgogne, il y a eu au moins deux suicides la semaine dernière. Face à ces actes de désespoir, la Mutualité sociale agricole (MSA) Bourgogne met en place un dispositif pour détecter les exploitants agricoles et les salariés en difficulté afin de les accompagner.

Dans ce cadre, un film a été tourné pour libérer la parole de ceux qui éprouvent de la honte à demander de l’aide. L’objectif est de dire à celles et ceux qui ont besoin d’un coup de pouce qu’ils ne doivent pas hésiter à prendre contact avec les services de la MSA.

Le film intitulé « Oser » propose les témoignages de cinq exploitants ou salariés agricoles que la Mutualité sociale agricole a accompagnés :

-Didier, un éleveur de charolais de l’Auxois, a basculé dans la dépression, car il se sentait très seul face à des enjeux qui le dépassaient : quel avenir pour son exploitation, fallait-il se convertir au bio, etc. Un travailleur social et une psychologue l’ont aidé à y voir plus clair et il a retrouvé du plaisir à exercer son métier.

-Claudia, éleveuse installée dans la Nièvre, a perdu son mari et s’est retrouvée seule avec cinq enfants à élever. Il a fallu que son corps lâche et qu’elle se retrouve en arrêt maladie pour qu’elle se décide à contacter les travailleurs sociaux de la MSA. "Il existe des aides, il faut savoir les accepter, dit-elle aujourd’hui. Il ne faut pas attendre. Ça ne sert à rien (…) parce que c’est plus facile de descendre une côte que de la remonter. Mais je suis pas mal là. Je suis au milieu."

-Aurélie et Benoît, jeunes éleveurs installés en GAEC en Saône-et-Loire, ont perdu 80 brebis en un an, à cause de la pasteurellose. Face à la baisse de leurs revenus, ils n’osaient même plus ouvrir les courriers. Ils ont réussi à sortir la tête de l’eau, grâce à leur banquier, à l’association Agrisolidarité et la MSA.

-Maud, salariée dans deux domaines viticoles de l’Yonne, a connu une situation conflictuelle avec l’un de ses employeurs pendant trois longues années. Au service social de la MSA, elle a trouvé de l’aide et a pu bâtir un nouveau projet professionnel.

Qui contacter en Bourgogne ?

Pour déployer ses actions, la MSA a recours à 24 travailleurs sociaux répartis un peu partout en Bourgogne. Ils ont pour mission de détecter, le plus en amont possible, les exploitants en difficulté et de leur proposer un accompagnement adapté.

La Mutualité sociale agricole s’appuie aussi sur un réseau de partenaires rassemblant les Chambres d’agriculture, les syndicats professionnels, les conseils départementaux, les directions départementales des territoires (DDT), les experts comptables, les banques, les coopératives…

-Côte-d’Or : le dispositif « Faire face, ensemble » a été créé en janvier 2017 : 03 80 90 00 01
-Nièvre : le dispositif Aid’Agri 58 a été mis en place en 2016 : 03 86 47 37 65
-Saône-et-Loire : le réseau Agri-solidarité a été créé il y a 30 ans : 03 85 39 52 11
-Yonne : le dispositif Réagir 89 est opérationnel depuis 2015 : 03 86 94 22 22

Pour contacter le travailleur social MSA de sa commune, il faut consulter ses coordonnées sur le site internet www.msa-bourgogne.fr ou appeler le 09 69 36 20 50

Quels sont les signaux d’alerte ?

-Le sentiment qu’on n’y arrivera pas tout seul.
-Le sentiment d’être dépassé par les questions de gestion.
-Les retards pris dans le suivi administratif.
-Les difficultés de trésorerie qui conduisent à demander des délais de paiement ou d’ouvrir un crédit.

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