C'est inédit. La citadelle de Besançon participe au plan de conservation de l'Ecrevisse des torrents avec l'agence française pour la biodiversité et le parc naturel regional des vosges du nord. Cette espèce d'écrevisses est inscrite sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction en france.
Depuis qu'un des ruisseaux de la Moselle a perdu toute sa population d'écrevisses des torrents, victimes de la peste des écrevisses, un plan de conservation a été mis au point par le Muséum de la citadelle de Besançon avec l'agence française pour la biodiversité et le parc naturel regional des vosges du nord. C'est totalement inédit ! Un protocole complet du cycle de reproduction en captivité de cette espèce n'a jamais été mis au point jusqu'à présent.
Le spécialiste de la Citadelle de Besançon, Mickaël Bejean, s'appuie sur son expérience avec les écrevisses à pattes rouges et aussi à pattes blanches pour construire ce nouveau processus. C'est très complexe, il faut trouver les bonnes condititions de températures sur un temps donné et maîtriser de nombreux autres paramètres. L'enjeu est important car il n'y a plus que deux ruisseaux en France qui hébergent ces écrevisses des torrents.
Le projet doit durer trois ans. Il a commencé au printemps dernier lorsque 31 femelles et 18 mâles ont été prélevés dans ces deux ruisseaux d'Alsace. L'objectif est de réintroduire des juvéniles dans les ruisseaux du parc naturel. La réintroduction n'est utilisée que lorsqu'il n'existe aucune autre solution.
Jusque dans les années 90, les spécialistes ont cru que les écrevisses des torrents avaient totalement disparu en France mais elles ont été localisées en Moselle. Des populations d'écrevisses des torrents sont répertoriées en Europe de l'Est. Encore plus sensible à la qualité de son milieu de vie que ses cousines à pattes blanches ou rouges, l'écrevisse des torrents est un trés bon indicateur du bon état des rivières. Entre 2008 et 2012, Mickaël Bejean et ses collègues ont déjà réussi à réintroduire dans le Peisselay, un ruisseau dans le Rhône, des écrevisses à pattes blanches. Quant aux écrevisses à pattes rouges, près de 5000 individus ont été réintroduits dans les Vosges. Deux bons signse pour ce nouveau plan de conservation mais rien n'est encore gagné !
Les écrevisses sont victimes de la dégradation de la qualité des milieux aquatiques d'où l'importance de ces différents plans de conservation.
Avec Mickaël Bejean, responsable aquariologie du Muséum de la citadelle de Besançon.
Reportage I.Brunnarius, L.Brocard, S.Linozzi et M.Loir