Des peines allant jusqu'à 30.000 euros d'amende ont été requises par le tribunal correctionnel de Dijon à l'encontre de cinq hommes, poursuivis pour des fouilles archéologiques illégales en 2012 et du recel. Le jugement a été mis en délibéré au 13 novembre 2015.
Les prévenus étaient poursuivis pour avoir participé à une opération de fouilles illégales et, pour l’une d’entre elles, pour avoir acheté une partie du trésor. L’affaire remonte à octobre 2012, lorsque les hommes, équipés de détecteurs de métaux, avaient fouillé de nuit un champ à Laignes (Côte-d'Or). Ils avaient alors déterré un trésor : environ 2.000 deniers gaulois en argent.
Deux autres prévenus, à qui il est reproché d'avoir mené les fouilles illégales, se sont vu demander 30.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, correspondant au montant qu'ils ont retiré de la vente des pièces. Une amende de 15.000 euros avec sursis a été requise contre un autre prévenu, considéré comme le "troisième larron".
Le cinquième, qui avait guidé les pilleurs présumés jusqu'au lieu de la fouille et avait ensuite joué les intermédiaires pour la vente du trésor, s'est vu réclamer une amende de 30.000 euros, dont 10.000 euros avec sursis.
Après leur interpellation, l'un d'eux avait révélé au cours de sa garde à vue l'existence du trésor de Laignes, qui avait été en partie vendu. "On cherchait des trésors et pour moi, c'était un rêve de petit enfant", a déclaré un des prévenus à la barre, reconnaissant le caractère "illégal" de leur activité. "La loi m'aurait permis de le mettre dans un musée pour éviter ça", a-t-il dit en désignant le tribunal, "Je l'aurais fait". Un autre, qui s'est défini comme "passionné de numismatie celtique", a estimé qu'une "dizaine" de pièces de ce trésor étaient "inédites".
Comme l’explique en effet le chef du service régional d'archéologie Michel Prestreau, ces deniers gaulois, découverts à "une heure de marche d'Alésia", ont pu appartenir à "des mercenaires gaulois à la solde de César revenant du siège d'Alésia". "Mais quand un objet est sorti de son contexte, il perd 90% de sa valeur".
Les réactions d'Eddy, un des prévenus, et Me Jean-Philippe Morel, avocat des services archéologiques de l'Etat recueillies vendredi 18 septembre 2015 par Sylvain Bouillot et Jean-François Guilmard
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©France 3 Bourgogne
De 15.000 à 30.000 euros ont été requis
Vendredi 18 septembre 2015, devant le tribunal correctionnel, la peine la plus sévère a été réclamée contre un retraité de 65 ans, accusé notamment de recel après avoir acheté la majeure partie des monnaies pour un montant total de 30.000 euros. Son avocat, Me Samuel Estève, a plaidé la relaxe, estimant que le sexagénaire, collectionneur en tous genres, avait été "sans doute ébloui par ce trésor, avec de l'imprudence".Deux autres prévenus, à qui il est reproché d'avoir mené les fouilles illégales, se sont vu demander 30.000 euros d'amende, dont la moitié avec sursis, correspondant au montant qu'ils ont retiré de la vente des pièces. Une amende de 15.000 euros avec sursis a été requise contre un autre prévenu, considéré comme le "troisième larron".
Le cinquième, qui avait guidé les pilleurs présumés jusqu'au lieu de la fouille et avait ensuite joué les intermédiaires pour la vente du trésor, s'est vu réclamer une amende de 30.000 euros, dont 10.000 euros avec sursis.
Les pilleurs ont été découverts grâce aux réseaux sociaux
L'enquête n'avait débuté que fin 2013 après un signalement de la Direction régionale des Affaires culturelles (Drac). Car les pilleurs s'étaient bien gardés de prévenir les autorités et le propriétaire du terrain. Au lieu de ça, ils s'étaient vantés de leur découverte sur les réseaux sociaux. Ce sont ces échanges sur Facebook de personnes qui ont permis de retrouver les suspects.Les hommes ont été interpellés en Côte-d'Or, Puy-de-Dôme, Dordogne et Pas-de-Calais le 10 mars dernier.Après leur interpellation, l'un d'eux avait révélé au cours de sa garde à vue l'existence du trésor de Laignes, qui avait été en partie vendu. "On cherchait des trésors et pour moi, c'était un rêve de petit enfant", a déclaré un des prévenus à la barre, reconnaissant le caractère "illégal" de leur activité. "La loi m'aurait permis de le mettre dans un musée pour éviter ça", a-t-il dit en désignant le tribunal, "Je l'aurais fait". Un autre, qui s'est défini comme "passionné de numismatie celtique", a estimé qu'une "dizaine" de pièces de ce trésor étaient "inédites".
Le trésor a perdu aujourd’hui une grande partie de sa valeur
Les archéologues de l'Inrap, qui ont les premiers alerté en lisant sur internet les indiscrétions de ces pilleurs archéologiques, ne pourront jamais interpréter avec certitude la présence de ces pièces dans ce champ. Car avec ce vol, c'est toute la valeur archéologique du contexte de la découverte qui est à jamais perdu.Comme l’explique en effet le chef du service régional d'archéologie Michel Prestreau, ces deniers gaulois, découverts à "une heure de marche d'Alésia", ont pu appartenir à "des mercenaires gaulois à la solde de César revenant du siège d'Alésia". "Mais quand un objet est sorti de son contexte, il perd 90% de sa valeur".
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un des avocats de la défense
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