Jeudi, vous pourriez trouver porter close devant votre pharmacie. Les professionnels appellent à une manifestation devant l'Agence régionale de santé. Ils dénoncent la baisse des prix de certains médicaments qui diminue leur marge, et les futurs déserts médicaux.
En Saône-et-Loire, on compte actuellement 212 pharmacies. Mais depuis quelques années, elles ont tendance à déposer le bilan. Ainsi, deux ont fermé en 2014, trois en 2015, une en 2016.
Les officines sont donc malades et l'origine de ces maux réside dans le coût des médicaments, selon les professionnels.
"Sur un certain nombre de médicaments, on peut avoir des baisses de prix cumulatives qui peuvent aller de 30 à 50% pour certains d'entre eux", détaille Christophe Petit, co-président de l'union des syndicats de pharmaciens de Bourgogne Franche-Comté. "Automatiquement, notre marge baisse, puisqu'elle est liée au prix public des médicaments."
Des marges en berne qui mettent en colère les pharmaciens, surtout que leur métier évolue vers de nouvelles missions. Le phamacien explique qu'il faut prendre en compte le vieillissement de la population, les patients de plus en plus traités en chirurgie ambulatoire, les pathologies chroniques.
"On arrive au bout d'un système de rémunération à la boîte. On voudrait avoir une rémunération en fonction de ces nouvelles missions qui sont vraiment importantes pour la santé publique", ajoute-t-il.
L'implantation des pharmacies en question
La répartition des pharmacie sur le territoire, le maillage officinal, inquiète aussi les pharmaciens. Un décret en cours d'élaboration modifierait les lieux d'implantations."Demain, l'implantation ne va pas être en fonction de la localisation, de l'habitation du patient, du client. Elle se fera par rapport à des axes de circulation", explique Gaëlle Charvillat, phamacienne. "Aujourd'hui, où la population est vieillissante, où on interdit la voiture, on n'a plus un commerce de proximité comme l'est la phamacie."
La profession est donc vent debout et souhaite être entendue. Elle se mobilisera jeudi devant l'Agence régionale de santé de Bourgogne Franche-Comté à Dijon.
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Christophe PETIT, co-président de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine de Bourgogne Franche-Comté
Gaëlle Charvillat, pharmacienne