Après avoir reporté son départ plusieurs fois, cette fois, c'est la bonne. Depuis hier, Marc Pointud, le président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises habite sur le phare de Tévennec, situé à quelques kilomètres au large de l'île de Sein.
Après plus de cent ans d'abandon, le phare de Tévennec, au large de l'île de Sein et de la pointe du Raz, va retrouver un gardien, Marc Pointud, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises. L'expérience va durer deux mois.
Il devait normalement passer les mois d’octobre et de novembre dans le phare, situé à cinq kilomètres au large de la pointe du Raz dans le Finistère, mais les conditions météo ne lui ont jamais permis d'approcher le caillou. Ce samedi, c'est en hélico, qu'il a été déposé. Contrairement à ses prédécesseurs, Marc Pointud ne sera pas coupé du monde, il a gardé une connexion internet.
Réputation maudite
Le rocher de Tévennec jouit d'une très sinistre réputation. Des gardiens seraient devenus fous, d'autres seraient morts brutalement, dont l'un dans les bras de son épouse, qui l'aurait alors mis au saloir pour conserver son corps jusqu'à la relève suivante... Des cris lugubres, prêtés aux âmes des nombreux naufragés ayant trouvé la mort sur l'îlot, se feraient entendre de temps à autre, entre les rochers. Par ailleurs, selon le site du Parc Marin d'Iroise, des plongeurs ont découvert une grotte sous-marine traversant l'îlot de part en part. Lorsque des vagues s'y engouffrent, l'air s'en échappe par des failles dans la roche, ce qui produit des hululements tout à fait sinistres, les constructeurs du phare y entendaient "kers cuit" signifiant "va-t-en" en breton.L'association qui oeuvre pour la restauration des phares en mer a voulu médiatiser son projet et sensibiliser des mécènes grâce à cette opération médiatique, baptisée Lumières 2015. A terme, elle espère faire du phare de Tévennec une résidence d'artistes.