Fermer Clairvaux c'est "l'intérêt des finances publiques" pour Urvoas

©Sénat

Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a été questionné par le sénateur de l'Aube Philippe Adnot ce jeudi au Sénat sur la fermeture de Clairvaux. Il assume sa décision de fermer la centrale pénitentiaire au nom de "l'intérêt des finances publiques".

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Philippe Adnot, sénateur et président du Conseil départemental de l'Aube, a interrogé ce jeudi le Garde des sceaux sur la situation de la centrale de Clairvaux, qui doit fermer d'ici 2022.

Le parlementaire a opposé le problème actuel de forte surpopulation carcérale à la fermeture de la prison de Clairvaux.

"Chacun connait le problème causé par la surpopulation carcérale. 70 000 détenus pour 58 000 places [...] avec pour certains établissements des taux d'occupation de 140%", a exposé le sénateur. "Chacun comprend que cette situation est explosive pour les gardiens, qu'elle facilite tous les trafic et toutes les dérives."

"Face à cette situation, vous avez posé le principe d'un accroissement du nombre de places, estimé à 16 000 places", a-t-il ajouté. "Nous ne pouvons que vous encourager dans votre volonté. Mais nous sommes lucides et nous savons qu'il faudra de nombreuses années avant qu'elles ne soient livrées."

Comment comprendre qu'en même temps que vous annoncer une création de places qui ne viendra que dans plusieurs années, vous annonciez la fermeture de la centrale de Clairvaux ?


Philippe Adnot ajoute : "Clairvaux était jusqu'en 2009 maison centrale et centre de détention. Vous avez donc la possibilité très rapidement et à peu de frais d'apporter un début de solution au problème de la surpopulation carcérale. Pourquoi donc ne le faites-vous pas ?"

Un établissement vétuste

Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la justice, lui a répondu que les condtions de sécurité ne sont pas réunies dans l'ancienne abbaye : 
"Clairvaux est un établissement qui est ancien. [...] Si nous avons pris la décision de fermer Clairvaux, c'est parce qu'il y a une accumulation d'éléments qui rendent la situation en terme de sécurité parfaitement impropre"

"Le paradoxe c'est que pour fermer Clairvaux, je suis obligé d'investir 10 millions pour permettre que la structure fonctionne actuellement"
, ajoute le ministre.

"Elle est aujourd'hui très nettement sous-occupée, puisqu'il y a aujourd'hui 76% d'occupation des maisons centrales dans leur totalité, et près de 90 places dans le centre de Clairvaux."

L'intérêt des finances publiques c'est de fermer globalement ces établissements. Cela faisait des années que les Gardes des sceaux le disaient. J'ai pris la décision de le faire, je l'assume.


Jean-Jacques Urvoas avait annoncé en avril la fermeture du site. Le personnel doit passer progressivement de 200 à 80 employés d'ici fin 2017, avant la fermeture totale du site en 2022.

Les syndicats des agents de la centrale de Clairvaux ont été reçus au ministère de la Justice à la mi-octobre. Ils avaient alors obtenu "quelques satisfactions" sur leurs revendications. 
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