La réunion était censée apaiser la colère des socioprofessionnels, excédés par le conflit social à la SNCM. C'est manqué. Ces derniers ont boycotté la réunion pour dénoncer les violences dont ont été victimes leurs collègues à Bastia. La préfecture annonce tout de même des mesures de soutien.
Calmer le jeu. Alors que le mouvement de grève de la SNCM entre dans son onzième jour, laissant exploitants agricoles, professionnels du tourisme et restaurateurs excédés ; la préfecture de Corse organisait, ce matin, une cellule de suivi pour tenter d’apaiser la colère des socioprofessionnels.
C’est manqué. Les professionnels ont boycotté la rencontre. Ils dénoncent la violence avec laquelle certains de leurs collègues ont été délogés de la préfecture de Bastia par les forces de l’ordre, hier. Une intervention musclée qui a laissé quatre blessés parmi les socioprofessionnels.
"Nous condamnons fermement cette action irresponsable, inqualifiable, indigne de la part de l’Etat", a lancé un de leur représentant, devant la préfecture de Corse-du-Sud. "En conséquence, nous suspendons séance tenue toutes les discussions en cours avec les représentants de l’Etat au sujet du conflit provoqué par les syndicats grévistes de la SNCM".
La réunion s’est tout de même tenue, sans les socioprofessionnels. Et la préfecture a annoncé la mise en place de plusieurs mesures pour tenter d’apaiser leurs inquiétudes (cf encadré ci-dessous).
Reportage: Pierre Simonpoli et Christelle Nicolas
Les annonces du préfet
L’office des transports étudierait l’utilisation de navires de la Corsica Ferries pour effectuer des rotations supplémentaires vers la Corse. La préfecture annonce, elle, que les premières demandes d’indemnisation au titre du chômage ou de moratoire de paiement pour dettes sont en cours de traitement. Enfin, un dispositif exceptionnel de garantie de prêts bancaires par la banque publique d’investissement serait en préparation.La préfecture a aussi tenu à rassurer l’ensemble des socioprofessionnels corses rappelant que le transport de passagers était toujours assurés depuis Toulon, Nice ou l’Italie. De même, les capacités de fret des navires de la CMN ne sont pas saturées, même si elles se trouvent relocalisées temporairement à Toulon, entraînant des problèmes de logistique. Conclusion : "aucune rupture d’approvisionnement n’est à ce jour à relever en Corse", assure la préfecture.
Le préfet a aussi tenu à réaffirmer son engagement à diminuer "autant que possible l’impact du conflit social SNCM sur la vie économique de l’île", assurant sa "disponibilité totale" aux acteurs professionnels, qui n’étaient pas là pour l’entendre.