Une cellule de veille réunissant élus locaux, acteurs de santé, commerçants et services de l'Etat a été constituée pour informer et sensibiliser le public, alors que la rivière du Cavu (Corse-du-Sud) est concernée par une interdiction de baignade liée à plusieurs cas de bilharziose.
La rivière Cavu, située sur les communes de Conca et Zonza, près de Porto-Vecchio, est interdite à la baignade depuis le mois de juin en raison d’un risque d’infection à la Bilharziose urogénitale. Dix-sept cas ont été diagnostiqués fin avril chez des personnes s’étant baignées dans la rivière.
Une situation qui pénalise durement la vallée du Cavu, très fréquentée par les vacanciers, notamment sur la façade littorale de la commune de Zonza. En réaction, élus locaux, acteurs de santé et commerçants ont décidé de monter avec l'aide des services de l'Etat, une cellule de veille.
"La cellule s'est fixé comme principal objectif d'informer au mieux et au plus près la population locale et estivale afin de faire respecter l'interdiction de baignade et éviter la ré-encemencement de la rivière" explique Jean-François Muzy, référent scientifique au sein de la cellule.
Des panneaux ont été fixés le long de la rivière et des plaquettes d'information sont distribuées au public, recommandant de ne pas uriner dans l'eau.
Une campagne de dépistage est actuellement en cours dans l'Extrême-Sud. Tous les baigneurs ayant fréquenté les eaux du Cavu entre 2011 et 2013 sont invités à se faire dépister, rappelle l'ARS (Agence régionale de santé).
Reportage: Sophie Béchir, Philippe Villaret
La bilharziose
La bilharziose (ou schistosomiase) est une maladie provoquée par des vers parasites présents dans certaines eaux douces, essentiellement dans les zones tropicales et subtropicales.Le ver de la bilharziose uro-génitale (ou infection à Schistosoma haematobium) est émis avec les urines, mais il a besoin d'hôtes intermédiaires, en l'occurence des mollusques d'eau douce comme le bulin pour pouvoir être "ensemencé" et être transmis à l'homme.
Les premiers symptômes de l'infection se manifestent par des éruptions ou des démangeaisons cutanées, puis, après deux mois d'incubation, par de la fièvre, des frissons, une toux et des douleurs musculaires qui apparaissent alors que les parasites atteignent leur maturité.
La bilharziose se traite facilement mais l'infection passe souvent inaperçue au départ, et des complications intestinales ou uro-génitales ne se manifestent souvent que plusieurs années après, aboutissant à des lésions des reins, de la vessie, du foie, des intestins et des vaisseaux sanguins, voire dans certains cas à des décès.