Bernard Cazeneuve et Marylise Lebranchu, respectivement ministres de l'Intérieur et de la Décentralisation, ont annoncé ce matin devant les élus de l'Assemblée de Corse, que le gouvernement approuvait la création d'une collectivité unique en Corse. Réactions dans l'Assemblée.
Le 12 décembre dernier, les conseillers territoriaux avaient voté pour la création d'une collectivité unique. Ce vendredi matin après l'annonce du gouvernement, certains étaient enthousiastes d'autres plutôt sceptiques.
Les nationalistes de Femu a Corsica sont déçus. « On nous renvoie en 2018, mais en 2018 personne ne sait si le gouvernement sera encore en situation de décider », estime Gilles Simeoni, avant d’ajouter : « On ne sent pas de volonté clairement affirmée de se situer à la hauteur des enjeux ».
Pour Jean-Guy Talamoni de Corsica Libera, « c’est une manière d’amorcer la pompe mais c’est insuffisant. Il y a un certain nombre de dossiers qui devront être traités très rapidement comme la co-officialité de la langue corse, le statut de résident et la question essentielle des prisonniers politiques ».
Référendum et calendrier
L’absence de référendum est la principale raison du mécontentement de la droite et des communistes.
« On va essayer de nous proposer un piège en disant si vous voulez vraiment la collectivité unique on abandonne le référendum. En ce qui nous concerne on abandonnera rien », affirme Etienne Bastelica, du groupe communistes et citoyens du front de gauche.
« Si on voulait le référendum il faut passer par un projet qui ne soit pas la loi NOTRe mais un projet spécifique à la Corse. Je pense qu’il peut y avoir un accord entre nous, sinon ce serait une forme de déni de démocratie », estime Camille de Rocca Serra, qui précise que le calendrier de mise en place du projet pourrait être retardé à 2019.
« Si on me demande de choisir entre une collectivité unique en 2021 ou une collectivité unique en 2018 sans référendum, je choisis la collectivité unique en 2018 sans référendum », estime quant à lui, Jean-Charles Orsucci pour le groupe Démocrates, socialistes et radicaux.
De son côté, le président du Conseil exécutif, Paul Giacobbi estime qu’il « faut se ranger à l’évidence qu’il vaut mieux l’efficacité et la rapidité ».
« Il faudra qu’ils expliquent aux maires comment vont être répartis les pouvoirs, les compétences, l’équilibre des pouvoirs entre la Haute-Corse et la Corse-du-Sud, comment on va décentraliser certaines compétences (…) », s’interroge Jean-Jacques Panunzi, sénateur UMP.
Les discussions entre les groupes vont reprendre rapidement afin de déterminer si l’Assemblée de Corse est pour ou contre la réforme ministérielle.