A Ajaccio, près de 120 personnes dorment dans la rue. Un homme est mort vendredi dans la voiture qui lui servait d’abris. Un autre a été pris en charge par des habitants. La ville ne compte que trente place d’hébergement d’urgence.
Un homme décédé
Il s'appelait Jorg. Il a été retrouvé mort vendredi dans la voiture qui lui servait d’abris. C’est Willy, lui aussi allemand arrivé de Stuttgart il y a plus de 20 ans qui l’a découvert vendredi, juste derrière la Rocade d’Ajaccio.Jorg souffrait d’une longue maladie digestive, précise le procureur d’Ajaccio. Agé de 58 ans, Jorg avait de lourds problèmes d'alcoolisme n'aurait jamais voulu se faire vraiment soigner.
Solidarité
Les associations estiment à 120 le nombre de personne dormant dans la rue à Ajaccio. Des gens fixes, d'autres qui circulent en Corse ou entre Corse et continent à la recherche d'hébergement et d’un climat plus favorable, comme Sylvain arrivé de Toulon début décembre et qui a eu de la chance : alors qu'il fait la manche Cours Napoléon, une habitante du quartier prend l'initiative de l'aborder et crée en quelques heures un groupe Facebook avec 12 contributeurs pour payer quelques jours d'hôtel. Des personnes émues et en colère qui préfèrent rester dans l'anonymat : « Je ne comprends pas qu’on laisse les gens dormir dehors par 0°C, estime Fanny, il y a des solutions à trouver, des endroits où on peut aller, des gymnases. Il y a des possibilités, la preuve c’est qu’en deux heures on avait trouvé le moyen de le mettre au chaud. »Des solidarités de proximité que l'on voit fleurir un peu partout, notamment au moment des grands froids. Mais pas de quoi rattraper le retard immense dénoncé toujours par les associations caritatives historiques.
Structures d'accueil
Stéphanie de Cicco, présidente de la Croix Rouge de Corse du Sud explique : « On discute régulièrement avec les institutions, pour essayer d’apporter des solutions un peu plus adaptées au territoire. Le centre d’hébergement d’urgence sociale n’est pas la solution à tout. En terme d’espace et en terme de type d’accueil, on manque de lieux de vie, on manque d’appartements thérapeutiques pour les personnes qui sont malades. Aujourd’hui on a encore ce problème là en Corse, il faut le résoudre. »Le centre hébergement d'urgence sociale d’Ajaccio compte 30 places. Pas plus. Pourtant 120 personnes dormiront ce soir dans la rue, dans une voiture ou dans une caravane ce soir à Ajaccio.