Le dirigeant nationaliste Gilles Simeoni, 48 ans, a été élu jeudi à Ajaccio président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse. "Le peuple Corse existe, il va construire son destin dans la paix et la démocratie", a-t-il déclaré lors de son discours d'installation.
Un tonnerre d'applaudissements a accueilli l'annonce de son élection par le nouveau président de l'Assemblée de Corse, l'indépendantiste Jean-Guy Talamoni, élu deux heures plus tôt.Des dizaines de nationalistes massés dans les tribunes ont scandé "Libertà" en agitant des drapeaux corses à tête de Maure.
"Le peuple corse existe et il sera reconnu"
"Le peuple Corse existe, il va construire son destin dans la paix et la démocratie", a déclaré Gilles Simeoni à l'adresse de l'Etat, l'invitant à faire sa part de chemin."Ce cheminement politique, cette logique d’émancipation passent nécessairement par une relation repensée et reformulée à l’Etat. Un Etat qui ne peut plus être le seul à vouloir échapper à l’évidence : le peuple corse existe et il sera reconnu, parce que cela est conforme à l’Histoire et au Droit."
"La Corse, territoire insulaire, bénéficiera d’un statut lui conférant pouvoir législatif, parce que cela s’imposera de façon naturelle comme une évolution politique et institutionnelle inéluctable, y compris au plan européen. Dans ces conditions, le choix, par l’Etat, du silence, a fortiori celui de la prolongation d’un rapport de force conflictuel, tourne le dos à l’Histoire, tant sur le terrain des idées que sur celui des faits. Dans ces conditions le moment est venu d’ouvrir un dialogue serein et constructif", a encore indiqué le nouveau président de l'exécutif insulaire.
"A partir d'aujourd'hui une autre histoire commence et nous allons l'écrire ensemble", a-t-il déclaré avant de conclure "Evviva a Corsica ! Evviva u populu corsu ! Evviva a demucrazia !".
Un discours longuement applaudi et salué par le public qui a ensuite entonné le Dio vi salvi, Regina, l'hymne national corse.