Les spécialistes insulaires et leurs invités sardes ont présenté au public leur métier, samedi 17 juin. L'occasion pour certains de découvrir le potentiel archéologique de l'île, forte de nombreux sites spectaculaires.
Une citadelle pour se prémunir contre les seigneurs rivaux. Sur les hauteurs de Corte, l'édifice bâti par Vincentello d'Istria a revécu aujourd'hui le contexte belliqueux du XVe siècle avec la reconstitution d'un combat à mort faite par une troupe venue de Sardaigne.
Construite en 1419, la citadelle de Corte a accueilli hier et aujourd'hui les Journées nationales de l'archéologie. L'évènement fait la part belle aux reconstitutions d'objets préhistoriques.
Les haches et les flèches sont une évocation du quotidien des chasseurs et semeurs du néolithique.
Seules les parties dures de ces objets ont été retrouvées sur les sites archéologiques insulaires. Le reste a pourri.
"Que ce soit le bois, la corde, tout cela se perd au fil du temps parce que cela se putréfie avec l'âge et nous n'arrivons qu'à retrouver les pointes de flèches. C'est très difficile de retrouver des objets de cet âge-là", explique Paul Aiello, étudiant en histoire.
C'est une particularité de l'archéologie insulaire. Les sols granitiques sont acides. Les menhirs traversent le temps, comme à Cauria, mais les autres objets ne se conservent pas.
Pourtant, en 2015 à Lano, une sépulture a été découverte. La conservation a été rendue possible par un environnement exceptionnel.
"Le fait que l'on ait découvert ces vestiges, dans une petite poche calcaire de l'île, montre qu'il y a encore des potentiels en terme de découvertes. Nous n'avons pas retrouvé des éléments comparables à l'échelle de la Méditerranée occidentale. Il faut remonter jusqu'en Scandinavie pour avoir des éléments comparables", indique Franck Leandri, conservateur régional d'archéologie.
Cette découverte a été évoquée aujourd'hui au Musée de la Corse. L'analyse d'un coffre datant de 3.000 avant Jésus-Christ devrait fournir des explications sur les techniques de travail du bois.
"Ces pièces de bois sont dans un état remarquable. Nous avons des traces de façonnage, de scie, de petites haches qui ont mis en forme ces pièces de bois. Cela va nous permettre d'avancer dans la compréhension de ces sociétés", poursuite ce chercheur.
Pour les amateurs d'archéologies, le rendez-vous est déjà pris pour les Journées nationales, l'an prochain à Corte.