Quatre offres de reprises de la SNCM ont été déposées mercredi à Marseille. Les syndicats de la compagnie maritime en redressement judiciaire restent prudents et affichent peu d'enthousiasme face aux éventuels repreneurs.
Patrick Rocca augmente le capital et le nombre d'emplois gardés. Le transporteur corse a retenu les leçons de l'appel d'offre du printemps dernier, sa proposition est plus étoffée. Mais nouveauté, selon une source proche du dossier, une entrée du groupe corse (transports routiers, immobilier et traitement des déchets) dans l'offre maîtresse de Stef et Baja Ferries n'est pas à exclure.
De Corse émerge également une seconde offre, celle déposée par le consortium Corsica Maritima (CM) qui regroupe 80 chefs d'entreprise. Elle est incarnée par Pierre Anchetti, qui dirige un groupe d'entreprises vendant des matériaux de construction et de bricolage.
Qu'elles soient insulaires ou continentales, toutes les propositions sont rejetées par le Syndicat des travailleurs corses (STC) qui milite pour une compagnie publique corse.
"Seule la solution publique peut et doit l'emporter", martèle Alain Mosconi, délégué syndical STC à la SNCM. "C'est la plus raisonnable et la plus adaptée. Cela veut dire qu'une entité publique sous la forme d'une SPL (société publique locale) est l'outil essentiel au développement économique et social [de la Corse]".
Associés, le groupe STEF, propriétaire de la CMN, et Daniel Berrebi font une démonstration de force. Ils connaissent le transport maritime et sont crédibles vis-à-vis des banques. Mais cette offre scinderait la SNCM en deux, avec le Magreb d'un côté et la Corse de l'autre. Cela inquiète les syndicats.
Enfin, dernier candidat, Christian Garin, mais peu d'éléments ont filtré sur les propositions de l'ancien directeur du port de Marseille.
Les quatre candidats mettent entre 5 et 18 millions d'euros sur la table, ils garderaient entre 630 et 830 emplois sur 1 500 titulaires.
Le reportage de Dominique Moret et Bertrand Pasbecq