Claude Jeannerot quitte la vie politique et poursuit une carrière… diplomatique

Claude Jeannerot s’était imaginé souffler les 70 bougies de son anniversaire au conseil général du Doubs. Le 10 avril prochain, le président ne sera plus dans son bureau de la gare d’eau. Il sera à Besançon, entre deux déplacements pour Paris ou Genève.

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Le 20 janvier dernier, Claude Jeannerot a été nommé délégué du gouvernement français à l’Organisation Internationale du Travail. Cela tombe à pic pour cet homme qui renonce à la vie politique mais pas à la vie active.

« J’ai envie de rester en mouvement ».

Dans son bureau qu’il occupe depuis onze ans, les cartons ne sont pas encore bouclés. Souvenirs, livres, tout doit être enlevé d’ici demain, jour de l’élection de la nouvelle présidente du conseil départemental du Doubs.

« J’ai connu cela mais dans l’autre sens.. » poursuit-il.


Le leader naturel de la gauche au département ne s’était pas fait prier pour briguer pour la 4e fois la présidence de cette collectivité ravie à la droite en 2004. Une victoire qualifiée d’ « historique » à l’époque. Le département était à droite depuis 1913. Claude Jeannerot se revoit encore la nuit écrire son premier discours de président. C’était le premier avril 2004. Cinq pages dactylographiées serrées qu’il vient de relire.

« Je suis très fier. Cela a constitué le socle de mon engagement. Ma satisfaction, c’est d’avoir tenu ce que j’avais dit dans ce discours ».


Cette élection à la tête du département du Doubs marque un jalon important de la carrière politique de Claude Jeannerot. Un parcours très classique. A 47 ans, il prend sa carte au Parti Socialiste. Trois ans plus tôt, en 1989, le Bisontin était élu au conseil municipal de Besançon. Le maire socialiste lui confie d’emblée un poste d’adjoint. Un mandat qu’il conservera jusqu’à son élection au conseil général en 1998. Il demeure conseiller municipal chargé des relations avec le conseil général du Doubs jusqu’en 2001. La question des cumuls des mandats se posaient déjà à l’époque.

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©INA

Ce cumul des mandats n’effraie pas Claude Jeannerot. Au contraire, en février 2013, il fera partie des sénateurs socialistes réticents au texte de projet de loi sur le non cumul des mandats. Sénateur… Il manquait encore un mandat national pour que le parcours politique soit complet. Claude Jeannerot siégera de septembre 2008 à septembre 2014 au palais du Luxembourg. Vice-président de la commission des affaires sociales, il est l’auteur de plusieurs rapports sur la formation professionnelle, les emplois d’avenir, Pôle Emploi.
L’emploi et la formation, deux secteurs que Claude Jeannerot connaît bien. En 1972, il entre à l’ANPE, l’ancêtre de Pôle emploi.

« Une autre époque ! Je faisais le tour des lycées professionnels et techniques et je proposais trois offres d’emploi aux jeunes qui préparaient leur CAP ou leur BEP, se souvient Claude Jeannerot. Le slogan de l’ANPE était « Pour un meilleur emploi » »…

Jusqu’à sa retraite, Claude Jeannerot a tenté de concilier vie professionnelle et vie politique. Une carrière de dirigeant au sein de l’ANPE puis de l’AFPA. En 1996, nous avions tourné un reportage sur une convention signée par ces deux organismes. Tout un symbole.


Aujourd’hui, Claude Jeannerot commence une carrière « diplomatique ». Pendant trois ans,  il aura un bureau à Matignon et représentera la France à l’étranger pour toutes les questions concernant l’emploi. Fin juin, il participera à une conférence sur le travail à Dakar. L’Organisation Internationale du Travail siège à Genève. Une instance tripartite qui dépend de l’ONU. Claude Jeannerot siègera avec Bernard Thibaut ( ex-secrétaire général de la CGT et Garance Pineau, réprésentante du Medef).

« J’ai beaucoup de chance, confie Claude Jeannerot. C’est plus une charge qu’un honneur».

 Anticipation ou intuition ? Le président de la République, le premier ministre et le ministre du travail, le Dijonnais François Rebsamen ont sans doute choisi de nommer en janvier dernier Claude Jeannerot à ce poste en se rappelant ses parcours tant politiques que professionnels tournés vers l’emploi. L’histoire ne dit pas s’ ils avaient imaginé que, trois mois plus tard, la gauche allait perdre autant de présidences de conseils généraux.

Les cinq enjeux du programme « Doubs 2010 » présenté en 2004 par Claude Jeannerot
-Privilégier les solidarités sociales et territoriales ( politique d’insertion du RMI,  APA logement des personnes âgées )
-Contribuer au développement économique et à l’emploi ( développement des emplois d’auxiliaires de vie pour les personnes âgées).
-Assurer un développement territorial sur un mode équitable et durable ( plan de développement touristique qui favorise le patrimoine naturel, transport à tarification unique dans le département).
-Promouvoir pour tous l’éducation, la culture, le sport et la citoyenneté.
-Maîtriser la fiscalité au service d’un budget rigoureux et efficace
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