Son regard est militant. Redonner vie à ces ouvriers dont on parle si peu. Raphaël a passé six mois sur les chaînes de Sochaux. Il a suivi les ouvriers, et intérimaires malmenés par les cadences et la précarité des contrats.
On parle beaucoup des résultats économiques ou de la sortie des nouveaux modèles. Moins souvent de ceux qui les fabriquent. Or l'automobile c'est d'abord une histoire d'ouvriers. Des hommes et femmes qui usinent tous les jours et même la nuit des voitures. Des ouvriers de moins en moins visibles à l'écran et dans les médias. Pourquoi ? Parce que les grands groupes automobiles veulent garder le contrôle de leur image.
Le photographe Raphaël Helle s'est fondu pendant plusieurs mois dans les lignes de fabrication de l'usine de Sochaux. La direction lui a donné carte blanche. Un « laisser-passer » rare désormais. Son travail photographique a été diffusé et relayé dans plusieurs revues.
Derrière chaque cliché, il y a des informations qui disent l'évolution de cette usine qui fut la plus grande de France. Jusqu'à 40 000 salariés dans les années 70. Moins de 10 000 aujourd'hui. Un témoignage précieux sur la condition ouvrière. Et des portraits qui prennent vie. Sébastien voit passer sur sa chaîne 370 voitures par jour. Il n'a que quelques secondes pour poser ses pièces. Pascaline, est du matin. Un rythme épuisant pour cette mère de famille. Pascaline, maman de trois enfants garde le sourire malgré 15 ans passés à la chaîne.
Ce reportage est extrait du magazine "Enquêtes de régions" du 30 mars 2016 dont le thème était l'automobile.
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Raphaël Helle tient un blog photo sur le site du journal Le Monde et a un compte Twitter.
Natif de l'Aube, il a travaillé comme ouvrier dans le textile et la sidérurgie. Il a toujours été attiré par le monde ouvrier. Raphaël collabore à l'agence photo Signatures.
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— Raphaël Helle (@HelleRaphael) 9 avril 2015
