Depuis quelques années déjà, la pénurie se fait sentir. De plus en plus de classes bilingues ouvrent leurs portes, mais le nombre d'enseignants semble ne pas suffire. Alors certains parents excédés se mobilisent comme à l'école du Centre à Illkirch dans le Bas-Rhin.
Le bilinguisme est mis en avant depuis longtemps par les politiques alsaciens. Notre région est frontalière de l'Allemagne, il est donc important que nos têtes blondes bénéficient d'un enseignement bilingue, sans compter la promotion de l'apprentissage du dialecte alsacien.
Du coup en 2017, l'Alsace compte 350 écoles maternelles et primaires bilingues, 70 collèges et 18 lycées qui proposent l'Abibac.
Une chance pour nos enfants. Sauf quand le nombre d'enseignants n'y est pas. 14 professeurs manquent à l'appel dans le Bas-Rhin. Du coup à Illkirch, les parents d'élèves de l'école du Centre se mobilisent: un slogan #adopteunprofdallemand, une pétition, une lettre. Ils en appellent au rectorat.
Nous sommes allés à la rencontre des parents.
Nous avons joint par téléphone le syndicat enseignant SE-UNSA. Pour Anne-Marie Heller, le problème n'est pas nouveau et est un problème de fond. Le bilinguisme est défendu bec et ongle par les politiques de tous bords mais l'enseignement
"n'a jamais été évalué, on ne sait pas si en terme de débouchés, c'est un investissement qui vaut le coup."
Anne-Marie Heller confie aussi le mal-être de certains enseignants du bilingue (un sondage est d'ailleurs réalisé sur leur site internet). Plus d'heures, le bilinguisme se fait à deux enseignants par classe, l'un qui enseigne en français et l'autre en allemand, il faut donc se mettre d'accord, garantir la transmission du programme dans le temps imparti.
Pour l'UNSA, le bilinguisme reste une chance mais il faudrait en dresser le bilan et recruter davantage.