Il y a dix ans l'entreprise Gaïatrend naissait à Rohrbach les Bitche pour fabriquer les premiers liquides à vapoter français. Fondée au départ par Didier Martzel avec seulement son épouse et ses deux fils, elle compte aujourd'hui 140 salariés.
En 2006 Didier Martzel est à la tête d'un commerce de fleurs artificielles. Il s'inquiète pour la santé de ses deux fils, qui fument depuis plusieurs années :
Je voulais que mes deux fils arrêtent de fumer. Mais en tant que père, je me refusais à leur conseiller d'utiliser comme substitut des liquides à vapoter dont je ne connaissais ni la provenance, ni la composition.
A l'époque, la cigarette électronique n'en est qu'à ses débuts, et le marché des liquides est dominé par la production chinoise. En France, la règlementation est balbutiante. L'ingénieur tente d'abord de mettre au point une cigarette électronique française, mais il se rabat rapidement sur la mise au point de liquides à inhaler. Il dépose ses premiers brevets en 2008, et démarre la production peu après, aidé par son fils cadet, Xavier, qui oriente ses études vers la chimie et devient l'aromaticien de l'entreprise. Son fils aîné, Olivier, prend en main la production.
Aujourd'hui le catalogue compte une centaine d'arômes, vendus à 95% sur le marché français. De 4, l'entreprise est passée à 140 salariés, donc plusieurs ingénieurs, et des dizaines de techniciens.
Vers l'international
Gaïatrend n'est plus le seul fabricant français, mais il tient à conserver sa production à Rohrbach les Bitche, pour en assurer la qualité et la traçabilité. Sa stratégie commerciale pousse l'entreprise à aller désormais chercher des marchés à l'export, notamment aux Etats-Unis et en Asie, ce qui laisse augurer de nouvelles embauches massives dans les années à venir selon Didier Martzel : " il y avait des périodes où on embauchait parfois dix personnes par mois, mais maintenant c'est plutôt deux à trois en fonction des nouveaux besoins. En 2016 on a structuré fortement l'entreprise pour lui permettre désormais d'aller vers de nouveaux marchés, tout en restant attentif à l'évolution de la règlementation " .
L'utilisation des liquides à vapoter est en effet soumis à des changements de règlementations fréquents en France, tandis que certains pays l'interdisent purement et simplement. Depuis le 1er janvier dernier, la loi limite par exemple la contenance des flacons à 10ml et comme pour la cigarette, interdit toute publicité ou mécénat.
Notre reportage :
En 2006, Didier Martzel possédait un commerce de fleurs artificielles à Rohrbach les Bitche. Aujourd'hui il est à la tête d'une entreprise qui emploie 140 personnes pour produire des liquides à vapoter.
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©France 3 Lorraine