Les salariés de l'entreprise MLT, dont l'une des antennes est située à Bourg-Achard dans l'Eure, ont découvert la semaine dernière que les bâtiments de leur entreprise étaient à vendre sur internet.
La direction du transporteur MLT (Méditerranéenne de logistique et de transport) a assigné ses salariés de Bourg-Achard (Eure) en référé au tribunal de grande instance d'Évreux, après 48h de blocage de l'entreprise par 21 grévistes. Les deux parties ont été déboutées par le tribunal, en début d'après-midi ce jeudi 11 septembre. Le tribunal de grande instance a estimé qu'il n'était pas compétent pour traiter cette affaire.
MLT demandait 4 800 euros par gréviste
En redressement judiciaire depuis 10 mois, l'entreprise MLT a engagé une procédure en référé auprès du tribunal de grande instance contre les salariés de son antenne euroise.La direction demandait 4 800 euros pour chacun des 21 grévistes, ce qui correspondait à 100 euros par heure de grève, ainsi que 5 000 euros de dommages et intérêts relatifs à la gêne occasionnée pour les clients et l'acheminement des livraisons et 2 000 euros pour les frais d'avocat.
Pour leur défense, les salariés plaidaient l'aspect non-urgent de la procédure et l'incompétence du tribunal de grande instance dans ce dossier. En effet, après leur assignation en justice les salariés ont immédiatement repris leur travail.
Pour justifier le lancement d'une procédure juridique, les dirigeants assuraient que les grévistes ont empêché les autres salariés de travailler et qu'ils ont abusé de leur droit de grève.
Rappel des faits
La semaine dernière, les salariés de Bourg-Achard lançaient un mouvement de grève après avoir découvert sur internet que les bâtiments de leur entreprise étaient à vendre.L'entreprise MLT, dont le siège social se trouve à Cavaillon dans le sud de la France, a assigné ses salariés en référé au tribunal de grande instance d'Évreux, en réponse à ce blocage de l'entreprise qui aura duré deux jours.