« Le Front m’ensorcelle… » L’homme qui se confesse ainsi en 1917, sur le chemin des Dames, est une des figures les plus singulières de la foi chrétienne : Pierre Teilhard de Chardin, paléontologue, philosophe, théologien, ce père jésuite auvergnat originaire d'Orcines a passé toute la guerre dans les tranchées. Ce « continent plein de mystères et de dangers ».
Mobilisé, Pierre Teilhard de Chardin devient brancardier et refuse toute promotion pour rester au plus près des combattants. Il se faufile dans le no-man’s land pour secourir les blessés, célèbre la messe, comme ici, dans cette creute de Paissy. Et puis il écrit, longuement, passionnément. La vie cosmique, l’âme du monde. Le théologien embrasse l’univers et il avoue aussi sa nostalgie du front.
Source archives :
- Fondation Teilhard de Chardin
- Pathé Gaumont
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©France 3
Teilhard de Chardin rêve d’aventure : il veut se rendre aux extrèmes limites du monde, pour avoir des visions neuves et rares. L’eau qui blanchit dans la vallée, ce n’est plus l’Aisne, c’est le Nil. Le Front est une terre promise, ouverte aux audacieux. Dans la tranchée, il fait l’expérience d’une immense liberté. Les conventions n’ont pas leur place. Celui qui a affronté le feu est un autre homme. Cette âme nouvelle lui permet d’endurer « des épreuves et des spectacles qui autrement ne se supporteraient pas.»
Teilhard de Chardin l’iconoclaste survivra à cette guerre. Dans les années 20, il partira pour la Chine, à la découverte de nos origines. Il fera connaître notre lointain ancêtre l’homme de Pékin. Il participera aussi à la fameuse croisière jaune, cette odyssée mécanique sur la route de la Soie. Aventurier, théologien, sa pensée effrayera le Vatican, qui mettra son veto à toute publication.
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