L'agence belge chargée d'évaluer la menace terroriste s'inquiète de la montée du salafisme et du wahhabisme saoudien, une des versions les plus rigoristes de l'islam, selon un rapport datant de novembre 2016 publié mercredi par la presse belge.
"Nous relevons qu'un nombre croissant de mosquées et de centres islamiques en Belgique, comme ailleurs en Europe, sont sous l'emprise du wahhabisme, l'appareil missionnaire salafiste", avertit l'Organe de coordination pour l'analyse de la menace (OCAM) dans un rapport dont les conclusions ont été publiées par le quotidien néerlandophone De Standaard."Nous notons également que les imams de mosquées "régulières" sont en cours de "salafisation" ou sont déjà "salafisés", ajoute ce service chargé de conseiller les autorités belges sur les questions liées aux menaces terroristes.En Belgique, des imams issus de ce courant, qui bénéficie du soutien financier notamment de l'Arabie Saoudite et des Etats du Golfe, prêchent régulièrement dans les mosquées, et de plus en plus se revendiquent strictement wahhabites, notamment à Bruxelles et dans les villes flamandes d'Anvers et Malines (nord), relève encore l'OCAM.
Ces idées sont également de plus en plus largement diffusées en Europe par l'intermédiaire
de sites internet et de chaînes de télévision, relève en outre l'agence belge. "Dans sa mosquée, le petit imam modéré n'est pas au niveau pour faire face à cette force médiatique", ajoute le rapport.
Le député centriste Georges Dallemagne a réclamé mercredi la convocation de l'ambassadeur saoudien par la commission d'enquête parlementaire qui se penche depuis plusieurs mois sur les attentats jihadistes qui ont fait 32 morts à Bruxelles le 22 mars 2016. Le "Conseil national de sécurité", présidé par le Premier ministre Charles Michel, a demandé en décembre aux différents services en charge de la sécurité et du renseignement de fournir des propositions de nature à apporter une réponse à cette avancée de l'islam radical en Belgique, a indiqué le cabinet du ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, après la diffusion de ces informations par De Standaard.