Lille : 600 personnes pour "Djihad", la pièce qui fait rire, pleurer et débattre

La pièce de théâtre "Djihad" a été jouée ce mercredi soir au centre social du quartier Faubourg de Béthune à Lille. Ecrite par un ancien policier belge, Ismaël Saïdi, l'oeuvre a suscité beaucoup d'émotions chez les spectateurs. Et fait réfléchir.

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Parler du djihad avec humour, rire du terrorisme, tout en faisant réfléchir et en suscitant le débat. C'est le défi complexe que s'est lancé l'auteur belge et musulman Ismaël Saïdi en écrivant sa pièce "Djihad" : "Au départ, on devait la jouer 5 fois dans une petite salle à Schaerbeek (NDLR : commune de Bruxelles), raconte-t-il, tout étonné du succès. Aujourd'hui, on en est à 62 000 spectateurs." Un petit phénomène. La pièce est jouée actuellement à Paris aux "Feux de la Rampe". Et tourne à un rythme soutenu en province dans les théâtres, les lycées, prisons...

L'étape lilloise a été organisée ce mercredi soir par les centres sociaux avec le soutien de la ville de Lille et de l'Etat (la sous-préfète à l'égalité des chances était présente). 600 personnes dans la salle Concorde du centre social du quartier Faubourg de Béthune : "Un public de toutes les couleurs qui fait plaisir à voir", rigole Ismaël Saïdi.

"Djihad", c'est l'histoire de trois pieds nickelés belges et musulmans qui décident de partir en Syrie pour... "aider leurs frères". Ils ne savent pas du tout ce qu'ils vont y faire ni pourquoi... 

Ismaël rêvait d’être mangaka, mais un imam lui a dit que le Coran interdisait de dessiner alors il a plongé dans la dépression. Reda, lui aimait Valérie, une non-musulmane que sa mère lui interdit d'épouser : colère, frustration, incompréhension. Enfin, Ben, fan de Presley, raconte que sa vie a basculé quand il appris qu'Elvis était soi-disant juif. Ils hésitent entre repli communautaire, radicalité de la pratique religieuse et tentatives d'intégration (même si Ismaël Saïdi déteste ce mot). Ils n'ont pas lu le Coran. Ils ont tous une raison de partir. On suit leur périple mal préparé et leur rapide désillusion. 

Un débat après la pièce

La pièce, sans décor ni effet, commence presque comme un sketch des Inconnus et se termine dans le drame, la folie et l'émotion. Pendant une heure et demi, on oscille entre rire et larme, gravité et légèreté, divertissement et réflexion. C'est sans doute ce qui fait l'originalité et la force de ce spectacle qui fait écho à des sujets brûlants : terrorisme, racisme, attentat, religion, radicalisation, intégration... "Djihad" n'apporte pas de solution toute faite mais est un élément de plus dans le débat. D'autant qu'Ismaël Saïdi joue le jeu des questions-réponses à l'issue de la représentation. "J'ai été très touchée", dit en pleurant une spectatrice. "J'ai beaucoup aimé votre spectacle", lance un enfant. 

Le réalisme de la pièce rejoint la réalité quand dans la salle, la soeur d'un homme parti en Syrie et le frère d'une femme qui y est toujours prennent la parole. "J'ai été très touchée par votre spectacle, dit cette dernière. Comme vous à la fin du spectacle, mon frère est devenu fou à son retour de Syrie." Et elle va plus loin en proposant à l'auteur metteur en scène de rencontrer ce djihadiste repenti. Ismaël Saïdi accepte. On ne rigole plus. On débat. On réfléchit. "Djihad" a réussi son pari. 



"Djihad" dans le Nord et le Pas-de-Calais
La pièce "Djihad" va être visible dans les prochains mois à :
  • Comines le 27 octobre à 14h
  • Valenciennes le 4 janvier 2017
D'autres dates sont en discussion.

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