Il devrait ouvrir dans le centre de Lille.
"Des terroristes sortant de prison suivis en plein cœur de Lille"... C'est ainsi que le Journal du Dimanche présente l'ouverture du centre de prise en charge pour personnes radicalisées, dont l'ouverture (plus ou moins secrètes) est prévue le 7 octobre. On a essayé d'y voir plus clair.
À quoi servira-t-il ?
Le programme PAIRS (Programme d'accueil individualisé et de réaffiliation sociale) vise les anciens détenus condamnés pour des affaires de terrorisme ou suspectées de radicalisation.
L'objectif est de leur permettre, après avoir purgé leur peine, de pouvoir se réinsérer dans la société pour ne plus représenter de danger. Concrètement, il s'agit d'un lieu ouvert avec des bureaux où ils vont rencontrer des conseillers, des médiateurs, des psychologues, des éducateurs ou des travailleurs sociaux.
Le suivi s'étale sur une durée de trois à vingt heures hebdomadaires, de façon plus rigoureuse que pour un détenu classique.
Est-ce sans danger ?
Le centre qui ouvrira à Lille est un lieu d'accueil de jour et non un centre de détention, ce qui signifie que les personnes prises en charge ne dormiront pas sur place. Elles n'y viennent que pour des consultations.Des centres similaires ont déjà ouvert à Paris en 2016, à Marselle en 2018 et à Lyon en mai dernier, sans que l'on dénote le moindre incident. François Toutain, chef de la Mission de lutte contre la radicalisation violente, indiquait alors à 20 Minutes Lyon qu'il n'y avait eu aucune récidive chez les personnes prises en charge dans ces structures.
À Lille, Martine Aubry a donné son aval à l'ouverture du centre mais précise que la ville n'y était pas candidate. Elle a toutefois confié sur France Bleu Nord n'avoir "aucune raison de m'y opposer. Si cela peut aider à lutter contre l'islamisation dans notre métropole, il faut le faire".
Où se trouvera-t-il ?
Selon le JDD, le centre devrait ouvrir "près de la Grand-Place", et la ville nous a confirmé que le centre ouvrirait à Lille intra-muros.Elle a toutefois indiqué à nos confrères de La Voix du Nord avoir contacté le préfet et le directeur du programme pour demander des précisions. Ce dernier lui a répondu dans un courrier que le lieu en question n'était "pas encore stabilisé"