Métropole lilloise recherche espaces verts désespérément

Dans l'une des régions les plus densément peuplées de France, la Métropole européenne de Lille, 1,2 million d'habitants, tente de concilier croissance urbaine et création d'espaces verts, un enjeu majeur des villes pour rester attractives.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Le manque d'espace vert est sans doute le plus grand reproche que nous font ceux qui ne sont pas de la région. Quand on voit les parcs urbains des grandes villes
du nord de l'Europe, comme Berlin, Amsterdam, Bruxelles...
", peste Bruno Bonduelle, fondateur du groupe éponyme et ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie. "Il n'y a pas de lieu de promenade, de lieu pour respirer, c'est dramatique pour attirer les familles ou les entreprises", appuie M. Bonduelle, 83 ans, qui milite
pour qu'une forêt soit plantée.


Essentiellement en raison de son industrialisation au XIXe, le département du Nord est une "anomalie" démographique en France. Sa densité de population y est supérieure à 450 habitants au km2, soit plus de quatre fois la moyenne nationale. Avec un relief plat, ce qui augmente la sensation de manque d'espace...

"Et encore, on revient de loin en termes d'espaces verts", reconnaît Damien Castelain, président (sans étiquette) de la MEL, évoquant notamment la création dans les années
2000 du parc de la Deûle de 400 hectares, qui inclut le parc Mosaïc, plusieurs fois primé. "Aujourd'hui, nous atteignons 25 m2 d'espaces verts par habitant, on
était à 15 m2 en 1994...
", rappelle-t-il.


Un chiffre qui place la métropole du Nord à la traîne du classement de l'Observatoire des villes vertes : la superficie moyenne d'espaces verts dans les cinquante plus
grandes villes de France se situe à 48 m2, Angers, Nantes et Strasbourg formant le trio de tête. Certes, l'agglomération lilloise est "la plus rurale de France", selon le célèbre
mot de Pierre Mauroy (1928-2013), ancien maire de Lille, avec la moitié de sa superficie constituée de terres agricoles. "Mais elles sont inaccessibles, vous ne pouvez pas vous promener à travers champs !", souligne M. Bonduelle.


Reconquérir les friches industrielles


Aussi, en décembre, la métropole a-t-elle lancé un plan ambitieux, avec l'objectif de créer et aménager 500 ha supplémentaires d'espaces naturels, pour que chaque
habitant puisse en avoir un à moins de 20 minutes. Le Schéma de cohérence territoriale (Scot) fixe lui un extension urbaine moyenne limitée à 135 ha/an contre 260 ha/an
auparavant afin "de limiter l'étalement urbain". Pour parvenir à ces fins, la métropole compte aménager "des cheminements dans les terres agricoles", accessibles autant pour les tracteurs que pour les promeneurs du week-end.

Autre piste : les friches industrielles. Elles ont laissé des traces béantes dans le paysage des villes du Nord, d'Armentières à Roubaix, en passant par Tourcoing ou Lille, parfois même en centre-ville. "Pour chacune d'elles, c'est à chaque fois 20 ou 25 hectares" qui peut être regagné en espace vert, note M. Castelain. Une initiative qui a reçu l'onction de l'Etat, par le biais de Barbara Pompili, secrétaire d'Etat chargée à la biodiversité, qui a salué "le travail gigantesque qu'a entrepris la MEL pour reconquérir la biodiversité dans des environnements où, par le passé, les hommes n'ont pas toujours pris en compte la nature".

Reste que pour continuer d'attirer et d'accueillir de nouveaux arrivants, les métropoles doivent croître et donc construire de nouveaux logements. "Il faut un équilibre dans une ville qui historiquement, a un déficit d'espaces verts et dans la région la moins boisée de France. Mais les villes peuvent être denses et respirables", plaide Audrey Linkenheld, députée socialiste du Nord et conseillère municipale en charge du plan lillois de l'habitat. "La densité est un principe écologique de base, qui reste le meilleur moyen de ne pas trop artificialiser les sols", plaide-t-elle.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information