La compagnie irlandaise à bas coûts Ryanair, secouée par l'affaire des annulations de vols, va proposer à ses pilotes une prime exceptionnelle afin qu'ils renoncent à des jours de congés, a-t-on appris ce mardi 19 septembre.
"Le bonus est lié à l'abandon de droits à des congés annuels" et pas au fait de retenir les pilotes afin d'éviter toute pénurie, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, confirmant une information du quotidien belge La Libre Belgique.
Interrogés par l'AFP, Ryanair et le syndicat irlandais des pilotes n'étaient pas en mesure de faire de commentaires.
Le journal cite un mémo interne selon lequel la compagnie propose un "bonus" de 12.000 euros à ses commandants de bord et 6.000 euros pour ses copilotes s'ils sont sous contrat au moins jusqu'à fin octobre 2018.
La compagnie exige en retour que les pilotes puissent se rendre disponibles 10 jours durant leurs congés, complète La Libre Belgique.
140 pilotes auraient quitté la compagnie
Cet article est publié alors que Ryanair fait face à une vague de critiques après avoir annoncé en fin de semaine dernière l'annulation de 40 à 50 vols par jour avec effet immédiat et jusqu'à fin octobre, soit environ 2.000 liaisons au total.
La compagnie, la première en Europe en nombre de passagers transportés, a présenté ses excuses et a publié lundi soir la liste complète des annulations prévues.
Parmi les arguments avancés pour justifier cette décision intempestive, Ryanair a notamment invoqué des changements de la période de référence des vacances du personnel naviguant, qui rendaient indisponibles des pilotes.
Mais il est également possible d'y voir les conséquences d'un manque de pilotes dont Ryanair pourrait souffrir. La prime proposée pourrait dans ce contexte un peu détendre le planning des vols de la compagnie pour les prochaines mois.
Quelque 140 pilotes ont quitté ses rangs depuis le début de l'année pour intégrer la compagnie à bas prix Norwegian Air, d'après cette dernière. Le patron du groupe irlandais, Michael O'Leary, a toutefois assuré ne pas connaître de pénurie de pilotes, précisant que moins d'une centaine étaient partis à la concurrence.