Le château de Betz dans l'Oise est l'une des résidences secondaires du roi du Maroc. A chacune de ses venues, Mohammed VI comme son père avant lui fait profiter le village de ses largesses.
Betz. C'est dans ce petit village de l'Oise, d'un peu plus de 1 100 habitants, que le roi du Maroc, Mohammed VI, vient régulièrement passer ses vacances.Et son arrivée ne passe pas inaperçue, notamment parce qu'un important dispositif de sécurité est mis en place dès qu'il est là. Le roi, lui, est difficile à croiser : personne ou presque ne l'a vu, et aucune image ne filtre du château.
Pour trouver une image de lui dans l'Oise, il faut remonter à 1976, avec son père Hassan II, qui vient alors d'acheter le château de Betz.
"Sa priorité, c'est de faire travailler les gens d'ici"
Si le village vit au rythme des contrôles de gendarmerie lorsque le roi est là, les habitants ne se plaignent pas pour autant. Car avoir un roi chez soi, ça rapporte. Le roi embauche ainsi par dizaines des intérimaires, chargés des jardins, des cuisines, de l'électricité… Tous viennent du village et de ses environs.
Avec Dominique Vasseur, auteur de "Betz, histoire du château et des propriétaires successifs" ; Angélique Vétu, gérante de supérette ; Philippe Boulland, ancien maire de Betz (1995-2004) ; Younès Benhallal, collégien de Betz. Enquête de Pierre-Guillaume Creignou ; Thomas Porlon ; Cédric Delangle
•
©France 3 Picardie
"Sa priorité, c'est de faire travailler les gens d'ici, dans tous les secteurs", remarque Angélique Vétu. Gérante de superette, elle livre directement dans le château. Pas question en revanche de lui demander si son chiffre d'affaires augmente... "Je pense qu'au bout de 17 ans je ne serais plus là s'il n'avait pas été là pour nous soutenir", lâche-t-elle seulement.
Les collégiens du village profitent eux aussi des largesses du roi : chaque année, quinze d'entre eux, tirés au sort, se voient offrir des vacances tous frais payés au Maroc, rien que ça.
Généreux de père en fils
Avant Mohammed VI, son père faisait preuve de la même générosité, comme le raconte l'ancien maire de la commune (1995-2004), Philippe Boulland :
Du temps d'Hassan II il y avait tellement de monde et de dérangement dans la commune, et parce qu'il voulait aussi faire quelque chose, il proposait au moment de partir un chèque à la municipalité. Avec sa majesté Mohammed VI c'est un petit peu différent, il faut plutôt le solliciter.
Le carnet de chèque royal a ainsi servi pour la cloche de l'église, le centre social ou encore le club de football. Des bénéficiaires qui préfèrent rester discrets...