Depuis sa création en 2006, le RSI a été l'objet de tant de critiques que beaucoup voient d'un bon œil sa disparition programmée dans quelques mois. Chez ceux qui administraient cet organisme ou conseillaient les travailleurs, on espère surtout renouer la confiance.
"Le RSI est un désastre" déclarait Manuel Valls en 2015. Né en 2006 de la fusion de la CANAM, de la CANCAVA et de l'ORGANIC en un guichet unique, le Régime social des indépendants (RSI) a acquis au fil des ans une mauvaise réputation auprès de ses administrés.
La promesse d'Emmanuel Macron d'y mettre fin a été concrétisée ce mardi 5 septembre à Dijon par le Premier ministre Edouard Philippe, qui a annoncé sa disparition progressive le 1er janvier 2018, au profit du régime général de la Sécurité sociale.
Au 1er janvier 2018, le RSI sera géré par le régime général : un nouveau départ pour une protection sociale plus efficace #PlanIndépendants pic.twitter.com/yrXeCKqk82
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 5 septembre 2017
L'annonce a été bien accueillie par le Syndicat des indépendants dont le secrétaire général Marc Sanchez s'est exprimé ce mardi matin sur France Culture. À la question "Fallait-il se débarrasser du RSI", il répond : "Oui, très clairement. Cela fait déjà dix ans que le RSI sévit, et aujourd'hui on peut considérer très sincèrement qu'il est dans un discrédit total et qu'il est complètement rejeté par la très très grande majorité des indépendants"
Encore aujourd'hui, beaucoup de questions sont sans réponse
Mais qu'en est-il de l'autre côté du guichet ? Un employé picard du RSI rappelle que cette réforme ne signe pas vraiment la fin du régime. "La marque disparaît, mais le service restera", adossé au régime général de la Sécurité sociale.
Des préoccupations
Les travailleurs indépendants bénéficient d'une protection sociale proche de celle des salariés en ce qui concerne les soins et la retraite, mais des différences subsisteront. "On est dans l'ignorance de la manière dont tout ça va se faire, mais il y aura toujours besoin de personnel qualifié."
Restent quelques préoccupations. "Encore aujourd'hui, beaucoup de questions sont sans réponse" notamment celle du maintien de la "prise en charge globale" qu'assurait le RSI via l'assistance ou le conseil, ou bien le futur des sites comme celui de Glisy, dans la Somme.
La réforme annoncée peut et va rétablir cette confiance
Le personnel est en tout cas reconnaissant au Premier ministre d'avoir "souligné les efforts importants des salariés" du RSI, une déclaration qui rompt avec la mauvaise presse dont fait l'objet l'organisme.
Cette réputation viendrait du niveau et de la complexité des cotisations des travailleurs indépendants, "ce qui n'est pas de notre ressort" se défend le salarié, et auxquels se sont ajoutés "quelques bugs informatiques qui ont été très médiatisés".
Qu'attendre maintenant de ce qui remplacera le RSI à l'issue des deux ans de transition ? "La relation de confiance entre les indépendants et le RSI était altérée, mais on se dit que la réforme annoncée peut et va rétablir cette confiance, on l'espère sans mettre en péril la protection sociale."