Manuel Valls a présenté ce lundi son plan de réforme du renseignement mis en cause après l'affaire Merah. Principal point du dispositif : la transformation de la Direction Centrale du Renseignement Intérieur en Direction Générale de la Sécurité Intérieure. Un changement sans grand bouleversement.
Manuel Valls a présenté ce lundi Place Beauvau,son plan de réforme des services de renseignement. Ils avaient été mis en cause, notamment après l'affaire Merah.
Devant près de 200 policiers et gendarmes, le ministre de l'Intérieur a insisté sur la nécessaire coopération de tous les services du renseignement français et sur l'obligation pour tous de mutualiser leurs moyens. Il a souligné :"les nombreuses missions menées sur le renseignement, notamment après l’affaire Merah ont mis en exergue la nécessité de renforcer les liens entre le renseignement territorial et le renseignement intérieur". Pour se faire, le ministre de l'Intérieur a décidé de transformer la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) en Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI).
Manuel Valls "La France doit disposer d’un grand service de renseignement interne, redimensionné et mieux armé pour faire face aux menaces nouvelles."
La DCRI devient la DGSI
La DCRI devient donc la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI). Elle est placée directement sous l'autorité du ministre, avec des moyens techniques et humains renforcés. Elle conservera des liens étroits avec la Direction générale de la police nationale (DGPN) et se veut le point d’échange unique pour entretenir des liaisons avec les services étrangers dans le domaine du renseignement intérieur et défensif.
Le ministre de l'Intérieur a insisté sur la nécessaire communication entre les différents acteurs de terrain : "il est primordial qu’au sein de la future DGSI, la circulation de l’information et l’interactivité entre le niveau central et les niveaux locaux – zone, région, département – soient assurées dans les meilleures conditions".
Un plan de recrutement sur 5 ans
Cette nouvelle entité bénéficiera selon le ministre "d’une souplesse plus grande pour diversifier son recrutement et gérer ses ressources humaines".430 personnes seront recrutées dans les 5 ans à venir pour renforcer les 3 200 effectifs actuels. Ces nouveaux personnels serviront exclusivement pour les besoins opérationnels en matière de :
- contre-terrorisme
- analyse thématique
- cyberdéfense
- procédures judiciaires
- soutien technique et linguistique.
Manuel Valls "Il est temps que le renseignement intérieur s’ouvre à une véritable pluridisciplinarité de compétences."
En conséquence, 60% de ces nouveaux contrats seront contractuels selon le ministre. Ils concernent des
- analystes en géopolitique
- traducteurs
- linguistes
- juristes
- ingénieurs
- techniciens
Le renseignement sous contrôle
Une nouvelle fonction est créée, sur décision du Président de la République : la fonction interministérielle d’inspection générale du renseignement. Elle approfondit les possibilités de contrôle parlementaire jusqu'ici applicables à la communauté du renseignement. En parallèle, une inspection technique sera mise en place, pour garantir le contrôle des règles.Le retour des renseignements généraux ?
Cinq ans après la fusion des Renseignements Généraux (RG) avec la DST au sein de la DCRI, Manuel Valls veut redonner ses lettres de noblesse à un service négligé selon lui au moment de la réforme : "la réforme de 2008 a en partie négligé la sous-direction de l’information générale, principale victime de la précipitation dans la mise en oeuvre". Cette entité change de nom et devient le Renseignement Territorial mais selon le ministre de l'Intérieur, il ne faut pas y voir la renaissance des RG : "Non, les Renseignements généraux ne seront pas recréés". Ce service du Renseignement Territorial reste directement en lien avec la DGSI.Consultez ici tous nos articles sur l'affaire Merah