Une enseignante est morte ce vendredi à Albi, poignardée par la mère d'une élève, à l'ouverture des classes à l'école Edouard Herriot, dans le quartier Lapanouse. La meurtrière présumée a été interpellée peu après. Elle souffre de problèmes psychiatriques et a été internée d'office.
Un drame à l'ouverture des classes
Les faits se sont produits vers 9h00 ce vendredi matin, à l'ouverture des classes de l'école Edouard Herriot. Ce groupe scolaire public est situé dans le quartier Lapanouse, près du Stadium municipal d'Albi. Une mère d'élève est entrée dans une classe de grande section de maternelle avec un couteau et a agressé l'institutrice. Selon le procureur de la république d'Albi, Claude Derens, "une maman est arrivée avec un couteau et a poignardé devant les enfants une enseignante âgée de 34 ans." 14 élèves étaient présents dans la classe à ce moment-là. Selon le procureur, "un témoin a entendu des cris et a vu que la mère de famille se trouvait très près de la maîtresse, puis l'instant d'après, a vu la jeune institutrice à genoux, se tenant le ventre, tandis que l'autre mère quittait les lieux avec son enfant". D'après les premiers éléments de l'enquête, cette femme voulait en découdre avec l'enseignante et avait apporté un couteau de cuisine avec une lame de 16 cm dans son sac à mains."Tu as mal parlé à ma fille"
Selon une source proche de l'enquête, la mère de famille aurait dit à l'institutrice : "tu as mal parlé à ma fille" avant de lui porter un seul coup de couteau au flanc. L'alerte a été donnée immédiatement et les secours ont été impuissants à ranimer l'institutrice. "Quand je suis arrivé sur les lieux, on essayait de la ranimer. Elle était en arrêt cardiaque dans sa classe", a précisé le procureur de la République. L'enseignante était mère de deux enfants en bas âge.La mère de famille, âgée de 47 ans a été interpellée par les policiers, dans la rue à proximité de l'école. Elle marchait alors paisiblement dans la rue avec sa fille. Elle a été placée en garde à vue pour homicide volontaire avec préméditation. Elle a fait l'objet d'une expertise psychiatrique à son arrivée au commissariat d'Albi.
Un suivi des services de l'aide sociale à l'enfance
Maman isolée, d'origine étrangère, sans emploi, cette femme était suivie depuis environ deux ans par les services de l'aide sociale à l'enfance du Conseil général du Tarn. Elle était également soignée pour des problèmes psychiatriques. Sa fille, âgée de 6 ans. était scolarisée depuis un mois et demi à l'école Edouard Herriot, après plusieurs périodes de déscolarisation. Elle vivait précédemment chez un autre membre de sa famille en Espagne, avant que sa mère la récupère et la scolarise dans l'école située juste en face de son domicile.Après le drame, ce vendredi matin, cette petite fille a été prise en charge par les services sociaux. Elle pourrait être confiée dès ce soir à un membre de sa famille ou à une famille d'accueil, ou placée en foyer.
Une cellule de soutien psychologique ouverte
A l'école Edouard Herriot, la consternation règne après ce drame. Les enfants, les parents d'élèves et l'équipe enseignante sont tous sous le choc. Les parents ont été appelés très rapidement pour venir chercher leurs enfants. Une cellule de soutien psychologique a été immédiatement mise en place.Le ministre de l'Education à Albi
Le président de la République, François Hollande, a exprimé vendredi sa "consternation" après ce "drame abominable". Le chef de l'Etat "a demandé au ministre de l'Education nationale" Benoît Hamon "de se rendre immédiatement sur place".A Albi, Benoît Hamon a rendu hommage à l'enseignante décédée ce vendredi matin : "c'était une enseignante remarquable, louée par tous, ses collègues comme les parents". "C'est un acte odieux", a-t-il dit,"un meurtre, le meurtre d'une enseignante dans sa classe, devant les élèves, par une femme qui selon les premiers éléments de l'enquête semble
atteinte de troubles psychiatriques importants". Le ministre de l'éducation nationale a également souligné que les enfants présents au moment du drame ont été tout de suite pris en charge : "les enfants ont été pris en charge et éloignés par une autre enseignante à la minute où a eu lieu le drame."
L'état de la meurtrière présumée nécessite une hospitalisation
En fin d'après-midi, ce vendredi, le procureur de la République d'Albi, Claude Derens, a indiqué que l'état de la meurtrière présumée nécessitait une hospitalisation psychiatrique : "de façon immédiate, la mise en cause va être placée en milieu psychiatrique sous contrainte". Selon lui, cette décision fait suite à l'expertise menée ce vendredi par deux praticiens, au cours de laquelle la gardée à vue a tenu des "propos incohérents". Pour les médecins qui l'ont examinée, cette femme était au moment des faits sous l'emprise de "troubles mentaux sévères sous forme d'idées délirantes de persécution", qui ont aboli son discernement.Le reportage de France 3 Tarn à Albi :