C'est un symbole fort pour le Nord Pas-de-Calais. Avant d'accueillir un musée, ce bout de terre lensois était un carreau de mine. Pendant presqu'un siècle...
Un terrain en triangle. De 20 hectares au coeur de la ville de Lens. Un espace symboliquement fort : devenu musée, il a longtemps été un carreau de mine. On l'appelait la fosse Théodore Barrois, plus connue sous le nom de fosse n° 9. On y a extrait du charbon pendant un peu moins d'un siècle.
La fosse a commencé à extraire le 1er octobre 1890. Un puits d'abord profond de 304,40 mètres. Il appartenait à la Compagnie des mines de Lens. La fosse est détruite durant la Première Guerre mondiale mais rapidement reconstruite. En voici une vue dans les années 30 :
Une friche à partir des années 80
La fosse 9 cessera d'extraire du charbon en 1960. Le puits est remblayé en 1980 et le chevalement abattu en 1983. La fosse 9 devient une friche industrielle. Les ateliers et bâtiments restants ont été détruits en 2010. Autour du site, les cités ont été rénovées, et les terrils très discrets sont toujours là. Il ne subsiste presque rien des infrastructures minières comme le rappelle le blog "Mines du Nord". Seule une empreinte du puits est visible au nord du site. la nature a repris ses droits et sert désormais d'écrin de verdure au musée.
La cité pavillonnaire no 9, l'église Saint-Théodore, l'école, le logement d'instituteur, la maison d'ingénieur et la cité pavillonnaire Jeanne d'Arc ont été inscrits le 30 juin 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Un choix symbolique
Pour les promoteurs du projet Louvre-Lens, le choix du site a été tout sauf anodin. Le site du Louvre-Lens indique que "pour les anciens mineurs comme pour les jeunes générations, il marque la reconnaissance d'une histoire particulièrement riche et devrait donner à tous ceux qui ont participé à cette histoire ou en sont les héritiers un légitime sentiment de fierté."
Une époque que décrit parfaitement ce reportage tourné à Lens en 1946. On y entend le journaliste-commentateur féliciter les mineurs quant aux efforts consentis après la guerre. Avec également un extrait du discours de Robert Lacoste, ministre de la production, prononcé à Lens, devant une foule de mineurs.
Daniel Percheron, président du Conseil régional affirme qu'il a voulu la gratuité de la Galerie du temps pour "rendre justice à ces hommes et à ces femmes qui ont tant travaillé au service de la nation !". L'inauguration a lieu ce mardi 4 décembre, jour de la Sainte Barbe, fête des mineurs.