La diffusion sur Facebook de photos et vidéos prises dans les prisons du Nord Pas-de-Calais inquiète, agace et révolte les surveillants pénitentiaires qui y voient un signe de laxisme et un facteur d'insécurité.
A regarder ces photos, la prison c'est (presque) la belle vie. Un lieu où tout, ou presque, semble permis. Ici, un détenu se roule un joint. Là, il a installé une piscine gonflable dans sa cellule. Ailleurs, un repas de Noël est organisé au pied du lit. Le tout est publié sur des profils Facebook, publics, ouverts à tous.
Une première conclusion s'impose : les smartphones, tablettes, et pas seulement les téléphones portables sont en prison. Pas un scoop. Mais ce genre de messages, de photos ou de vidéos, ça agace forcément les surveillants pénitentiaires. Parce qu'ils laissent penser que la prison, c'est le grand n'importe quoi. Laxisme, insécurité, irrespect... "C'est le souk dans les prisons françaises. Les photos parlent d'elles-mêmes" afffirme Cédric Deprez, délégué FO-Pénitentiaire.
Il affirme que ces profils Facebook ont été découverts réellement il y a un un mois et demi : "On sait depuis longtemps qu'il y des narguilés en prison, des viandes jetés par dessus les filets, du cannabis... Les photos permettent de prouver les choses. Il n'y plus de fouilles systématiques au parloir depuis l'abrogation de l'article 57."
Ces photos ou vidéos, c'est l'une des raisons du mouvement social des surveillants pénitentiaires de ce jeudi : "Là les photos, c'est une partie du problème. Parce qu'avec ces téléphones, on ne sait pas ce que les détenus peuvent faire. Ils peuvent préparer une évasions, embêter des personnes qui ont été leurs victimes, continuer à alimenter un trafic... C'est grave !" Mais alors que proposent les syndicats ? "Que Christiane Taubira nous écoute. Il faudrait par exemple commencer par remettre en place un plan de fouilles générales des prisons, par surprise. L'administration ne le fait plus actuellement. Pourquoi ? Simplement parce que ça mobilise beaucoup de personnel, beaucoup d'argent."