Une de nos équipes de reportage a passé une nuit sur la rocade de Calais. Depuis le début d'avril, un regain de tension y est observé avec notamment des jets de troncs d'arbres ou des traverses de chemin de fer sur la chaussée par des migrants. Les policiers tentent de contrôler la situation.
2 heures du matin, la lune se lève sur la rocade de Calais. Aux abords du stade, des migrants sortent de l'ombre. Par petits groupes, Ils sont une centaine de migrants à converger vers les endroits les moins éclairés de la route. La partie de cache-cache peut commencer avec la police. Comme presque chaque nuit depuis 4 semaines.
"Le but, c'est de sortir, de mener une embuscade, d'arrêter net un camion qui pourtant roule à une certaine vitesse, explique Gilles Debove, responsable du syndicat SGP Force Ouvrière dans le Calaisis. Ça roule, c'est une rocade, une 2x2 voies. Ils sortent de nulle part, dans l'obscurité, balancent des arbres, pour stopper le camion. C'est dangereux pour tout le monde. Pour le routier, pour eux et pour les effectifs qui interviennent."
Rocade bloquée
Exemple : la nuit de notre reportage, un camion polonais s'arrêtera près des CRS, le pneu éclaté, avant de repartir vers le port. Un peu plus loin, des policiers tapent sur les rambardes et repoussent des migrants vers la jungle. Plusieurs embuscades ont eu lieu au cours de la nuit. Vers 4 heures du matin, la rocade était complètement bloquée, le temps de nettoyer la chaussée. La police réclame depuis longtemps la mise en place d'éclairage sur la rocade.A 5 heures 30, le service de nuit se termine pour ces policiers. Mais ils doivent pourtant encore escorter le train de fret qui arrive d'Espagne, autre point de passage possible pour les migrants. Sous bonne escorte, il roule à faible allure dans Calais passe à deux pas de la "jungle", jusqu'à la zone sécurisée du port.
En fin de nuit, 5 mineurs seront découverts dans les wagons. Une nuit ordinaire pour les migrants et les policiers à Calais.