Euro 2016 : prison ferme pour deux Anglais, les Russes échappent à la justice, la France critiquée

Deux supporters anglais ont été condamnés lundi à deux et trois mois de prison ferme après les violences de samedi à Marseille en marge de l'Euro-2016, mais les hooligans russes, pourtant en première ligne, ont échappé aux autorités françaises, qui font face aux critiques.

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Ian Hepworth, un infirmier psychiatrique de 41 ans, a été condamné par le tribunal correctionnel de Marseille à trois mois de prison ferme et deux ans d'interdiction du territoire français. Alexander Booth, un chef cuisinier de 20 ans, a écopé de deux mois de prison ferme et deux ans d'interdiction de territoire. Tous deux étaient accusés de jets de bouteille en verre sur les forces de l'ordre.

Il reste huit personnes à juger en comparution immédiate lundi après-midi à Marseille, dont quatre Britanniques, un Autrichien et trois Français. 


Aucun Russe interpellé

150 hooligans russes "extrêmement entraînés" étaient impliqués dans les violentes rixes sur le Vieux-Port samedi, dont les images ont fait le tour du monde, a expliqué lundi le procureur de Marseille Brice Robin. Problème : aucun n'a été interpellé. "Préparés pour des opérations hyper-rapides et hyper-violentes", ils ont visiblement déjoué la surveillance policière en évitant d'arriver par avion à Marseille, a précisé le procureur.

Les rixes sur le Vieux-Port opposaient des supporters russes, anglais et des Français, mais la quasi totalité des 35 blessés sont anglais, a précisé M. Robin. Parmi eux, l'homme grièvement blessé samedi après avoir reçu des coups sur la tête est toujours dans un état "critique" mais stable. "Ses agresseurs n'ont pas été identifiés".


Interdictions d'alcool 

En Angleterre ou en Allemagne, des voix s'élèvent pour critiquer l'action de la police française samedi. "Ils n'ont pas su gérer le mouvement d'ultras russes", a déclaré à l'AFP Geoff Pearson, spécialiste des supporters radicaux à l'université de Manchester, qui se trouvait à Marseille samedi.

Le journal allemand Der Spiegel a estimé que les forces de l'ordre françaises "n'avaient pas la situation en main". En France, l'opposition s'est emparée de l'affaire. Guillaume Larrivé, porte-parole du parti Les Républicains, a dénoncé des "dysfonctionnements" et des "failles". "Il n'y a pas eu de faille", a rétorqué à distance le procureur de Marseille.

Au total, depuis vendredi, les autorités françaises ont procédé à 116 interpellations pour violences, qui ont donné lieu à 63 gardes à vue, trois expulsions du territoire et cinq interdictions d'entrée sur le sol français, selon des chiffres nationaux du ministère de l'Intérieur communiqués tard dimanche soir.

Les violences du week-end ont également entraîné un débat sur la consommation excessive d'alcool par les supporters. Lundi, suivant les instructions du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, les autorités locales ont interdit la vente d'alcool à emporter, les jours de match dans l'agglomération de Lyon (centre-est, où a lieu le match Belgique-Italie lundi à 21h00) et les veilles et jours de match à Toulouse.

Espagne-République tchèque a débuté sans incident à 15h00 dans cette ville du sud-ouest à forte communauté espagnole, où ont retenti les "Viva Espana !".


Matches à risques à Lille et Lens 

Autorités françaises et instances du foot semblent décidées à afficher leur fermeté après les violences du week-end, qui ont considérablement écorné l'image du troisième événement sportif mondial. L'UEFA a prévenu dimanche l'Angleterre et la Russie : elles risquent d'être disqualifiées de l'Euro si des violences telles que celles de Marseille se reproduisent.

Message reçu pour la star anglaise Wayne Rooney et son sélectionneur Roy Hodgson, qui ont appelé les fans à bien se conduire dans un message vidéo lundi. La fédération russe a condamné ces incidents, mais un de ses responsables, par ailleurs député ultra-nationaliste, Igor Lebedev, a tweeté : "Je ne vois pas ce qu'il y a de mal avec le fait que des supporteurs se battent (...) Bravo les gars. Continuez !"

L'instance européenne du football a parallèlement ouvert une procédure disciplinaire contre la fédération russe pour les débordements de ses supporters dans le Vélodrome au coup de sifflet final du match contre l'Angleterre. Le verdict est attendu mardi : la Russie risque par exemple un retrait de points pour les éliminatoires de l'Euro-2020.

Quelles sont maintenant les rencontres à surveiller ? Le prochain match des Russes aura lieu mercredi à Lille (contre la Slovaquie) et celui des Anglais (conter le Pays de Galles) le lendemain, à 40 km de là, à Lens, ce qui pourrait favoriser de nouveaux heurts entre supporters.

Allemagne-Pologne jeudi au Stade de France est également classé à risque, tout comme Ukraine-Pologne le 21 juin à Marseille, le jour de la Fête de la musique, événement qui draine d'ordinaire les foules dans la rue jusqu'au bout de la nuit. 

Et le football dans tout ça ? Zlatan Ibrahimovic, Eden Hazard ou Gianluigi Buffon, stars en lice ce lundi, tenteront de lui redonner sa place dans les conversations.
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