Lundi, en une heure d'intervalle, deux affaires semblables se produisent à Grande-Synthe : la police contrôle des voitures immatriculées en Grande-Bretagne et interpellent des passeurs, avec des migrants à bord de leur voiture.
Il est 22h50 mercredi soir quand les policiers de la BAC surprennent une remise d'argent entre des passeurs et des migrants à Grande-Synthe, à proximité du camp de l'Albeck. La voiture, une Volkswagen, est immatriculée en Angleterre. A son bord, les policiers trouvent 695 €. Deux passeurs sont interpellés, deux migrants en situation irrégulière sont placés en centre de rétention administrative.
23h45, une heure plus tard. Une autre voiture immatriculée en Grande-Bretagne est contrôlée dans la même ville, Avenue du 1er mai au niveau de l'accès à l'autoroute. Un passeur, probablement d'origine irakienne (l'incertitude porte sur la véracité de ses papiers) est interpellé avec plusieurs migrants dans son véhicule. Il tente d'abord de se faire passer pour un migrant. Il est interpellé, placé en garde à vue. Les migrants en situation partent également en centre de rétention.
Grande-Synthe, vers un nouveau Calais ?
Deux scènes assez banales, souligne la police aux frontières de Coquelles, désormais en charge du dossier. Mais deux scènes qui montrent le procédé des passeurs et qui, par leur quasi simultanéité, révèlent l'ampleur que prend le camp de Grande-Synthe pour les migrants qui veulent rejoindre l'Angleterre. En novembre, le maire de la ville avait mis en garde : avec ses 1200 migrants décomptés, la ville pourrait devenir un nouveau Calais. Avant la crise migratoire de cet été, le nombre de clandestins était d'environ cinquante.A Calais, ils sont environ 4500 réfugiés à espérer rejoindre la Grande-Bretagne.