Rio 2016 – Canoë-Kayak : les cinq secrets d’Adrien Bart

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Les jeux olympiques 2016 arrivent à grand pas. A cette occasion, la rédaction web de @F3nord vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Adrien Bart, pagayeur de Wailly, colosse aux muscles saillants.

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« Comme la gazelle aimable, aux grands cils de velours, je bondis de vague en vague, les mouettes me crient leur bonjour. Oh mon bateau ! » Contrairement à ce succès d’Éric Morena, Adrien Bart ne salue pas les oiseaux. Dans son canoë il file sur l’eau et il va tenter à Rio d’arracher une finale olympique sur 1000 mètres. « Je me sens en bonne forme. Tous les efforts qu’on a produits depuis quelques années portent leurs fruits. Je commence à prendre du plaisir. Je connais le niveau qui me sépare des meilleurs, ça ne me fait pas peur, j’ai de bonnes marges de progression. Je veux figurer dans les huit meilleurs céiste et participer à la finale. Après, c’est la course d’un jour, tout peut arriver. »

« Tu vas voir c’est sympa »

L’eau accompagne Adrien depuis son enfance. À défaut de travailler ses coulées dans l’eau, il a finalement préféré glissé au-dessus. « J’ai toujours aimé faire du sport. J’ai fait beaucoup de natation jusqu’à mes 11 ans, je m’entraînais 4 fois par semaines mais je ne m’épanouissais pas vraiment. Mon frère faisait déjà du canoë dans un club de haut niveau à côté d’Arras. « Tu vas voir c’est sympa », m’assurait-il. Je me suis rapidement inscrit. J’ai tout de suite apprécié ce rapport avec l’eau en extérieur. C’était agréable de progresser dans une bonne ambiance d’entraînement. » Il a gardé de son expérience de nageur une puissance physique hors du commun. Il soulève des poids de plus de 130 kilos en développé couché. « Physiquement je n’ai aucun souci, techniquement c’est un peu plus compliqué, j’ai une moins bonne glisse que les autres".

L’équipe pour digérer la pression

En position de chevalier servant dans son bateau, un genou au fond du canoë coincé dans un bloc de mousse et une jambe tendue devant, Adrien avait pour habitude de pagayer en biplace. Il devra concourir tout seul dans son canoë aux JO. « Je ne peux plus me reposer sur les autres pendant la course. Je suis rassuré par la présence de Thomas Simart, avec qui je vais pouvoir partager les attentes et la pression de notre club de Saint-Laurent Blangy. On s’entraîne pas tant que ça ensemble, je suis basé à l’INSEP, mais on se connaît bien. » Le céiste met en valeur les relations avec ses concurrents français. « Je me sens proche de tous les céistes. Je fais parti d’une famille. Leur expérience et approche du haut niveau m’apporte beaucoup. C’est une force pour moi. »

Thibault Saingeorgie, Patrick Duluc


Des efforts sans sacrifices

Étudiant la kinésithérapie à l’INSEP, Adrien Bart aménage ses cours pour profiter de plus de temps pour s’entraîner. Mais hors de question pour lui de laisser ses études de côté. « Je sais ce que je fais et pourquoi je le fais. C’est important pour moi de me tracer un avenir au-delà du sport. Ça me permet de garder un équilibre. Je bénéficie d’un emploi du temps aménagé avec des années dédoublées. Je réalise mon parcours en six ans au lieu de trois. Cela me permet de me libérer d’une moitié de temps que j’utilise pour m’entraîner entre 20 et 25 heures par semaine. Pour l’instant ça fonctionne et je me sens bien donc je suis satisfait. » Afin de se préparer aux mieux aux jeux, le rameur a néanmoins ajusté son année avec la bénédiction de ses professeurs. « C’est vrai que j’ai un peu mis le frein sur les études cette année. Les professeurs m’ont laissé tranquille sans me mettre la pression. J’ai eu très peu de cours et quasiment aucune contrainte scolaire. J’ai fait des efforts pour me préparer sans faire de sacrifices. J’ai juste modifié un peu mon comportement et fait attention à mon hydratation, ma récupération, mes étirements et mon hygiène de vie. »

Fier de représenter le Nord

Né à Orléans, Adrien Bart a vécu à Senlis et Mâcon avant de se poser définitivement dans le Nord à 7 ans. Dans la petite ville de Wailly, il confie s’être très lié à la région. « Le Nord m’a adopté, j’y suis beaucoup attaché. J’y ai fait toute ma scolarité et mes classes dans ma carrière sportive. J’aime les gens de la région. Ils ont un grand cœur. Je suis heureux et fier de les représenter dans les compétitions internationales. »

Colérique et prêt à tous les scénarios

Calme et serein, Adrien Bart garde en lui des traces de son enfance. « Je pique des colères. Il m’arrive de m’emporter lorsque je suis énervé, surtout si je me sens injustement traité. Mais ce sentiment me motive plus qu’il ne m’arrête. Je travaille là-dessus. » Il examine le possible et l’inimaginable et se tient prêt à tout ce qui pourrait lui arriver à Rio. « J’ai réfléchi à toutes les anicroches : vagues, courants, vents, algues… Je sais comment contourner ces difficultés. Le stresse est bénéfique lorsqu’on anticipe les imprévus, c’est avant tout de l’enjeu. » La médaille d’argent des championnats du monde junior biplace en 2009 l’a libéré : « je me suis rendu compte que j’appartenais au haut niveau en m’amusant avec mes copains. Je vais m’orienter autour de cette expérience pour prendre un maximum de plaisir. »

À Rio, pour son entrée en compétition le 15 août, Éric Morena lui chantera : « J’entends des rythmes sauvages, Les algues dansent autour de moi. Je vole vers de fabuleux rivages, où je serai bientôt roi. »

 

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