Rio 2016 – Canoë-Kayak : les cinq secrets de Thomas Simart

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Les Jeux olympiques 2016 arrivent à grand pas. A cette occasion, la rédaction web de France 3 Nord Pas-de-Calais vous présente les sportifs qui défendront les couleurs nordistes à Rio. Aujourd’hui Thomas Simart, outsider de Bailleul-sir-Berthoult, le « clébard » du canoë-kayak.

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« Tant qu’y a d’la vie y a du combat, tant qu’on est debout on lâchera pas ! » Thomas Simart a le tempérament pour s’égosiller sur l’air d’On lâche rien des Saltimbanks. À 28 ans, après de nombreux déboires physiques, il revient en forme et vient d’arracher deux titres de champion de France de course en ligne de canoë. « Je me sens bien, j’ai fait le plein de confiance. J’ai rappelé à tous mes adversaires que je serai au rendez-vous à Rio ».


Traversée du désert

Rien n’indiquait pourtant que Thomas Simart s’envolerait pour Rio. Repêché in extremis samedi 16 juillet, après l’exclusion de Biélorusses pour dopage,
Le céiste participera à sa première olympiade. « 1 an avant les Jeux de Londres, je me fais opéré des abdominaux pour soigner une pubalgie tenace. Je freine ma progression et je manque de peu ma qualification pour les JO en terminant neuvième aux championnats du monde 2011. Malgré tout, la fédération continue à croire en moi. Quelques mois plus tard, j’arrive en favori aux rattrapages continentaux de Poznań. Mais j’ai pas su résister à la pression. J’ai tout fait de travers et j’étais loin de tout ».


Le « clébard » s’accroche

Thomas Simart se remet en question. En 2014, il décide de s’aider d’une préparatrice mentale pour se reprendre en main. « Ça m’a permis d’apprendre à me connaître et de gagner en sérénité et en efficacité. Depuis quelques mois, je fais également de l’hypnose avec ma cousine pour me plonger dans ma bulle, me relâcher et me faire confiance. » Et le voilà de retour au plus haut niveau. « Sur l’eau je deviens quelqu’un d’autre. Au point qu’on me surnomme le « clébard » : je ne lâche pas mon morceau de steak et je ne dessert pas les dents tant que je n’ai pas atteints mon objectif. » La pression, il l’a jeté par-dessus bord : « Je n'en ai plus. J’ai surtout la chance d’avoir connu une bonne préparation sans blessure ».

Pagaie parfaite

Désormais sûr de ses forces, à genou dans son bateau, l’incessant blagueur a travaillé son geste. « J’ai découvert le canoë en classe verte. Je me suis inscrit dans le club près de chez moi et ça m’a plu. J’ai commencé à faire des médailles en junior et ça m’a motivé. Pour une course de 200 mètres, on donne 54 coups de pagaie dans l’eau. Je travaille mes amplitudes pour en économiser. Moins on en donne plus on va vite. »

« À nous de faire des médailles pour être reconnus »

A Bailleul-sir-Berthoult où il réside, l’engouement prend. Mais Thomas Simart déplore que le sport ne permette pas à l’athlète moyen de gagner sa vie. « Les jeux olympiques, c’est une belle vitrine pour nous. Mais ce n’est malheureusement qu’une seule fois tous les quatre ans… à nous de faire des médailles pour être reconnus et faire face aux lourds investissements. La reconnaissance nous est chère. Je dois quand même avouer que les réseaux sociaux nous aident bien. »

Une bande de potes au club de Saint-Laurent-Blangy

L’entourage apporte aussi une bonne bouffée d’air frai. Les  proches de Thomas Simart lui ont rappelé pourquoi il s’entraînait : « Ils vous supportent et vous soutiennent dans les moments les plus durs. C’est une source motrice, pleine de reconnaissance. Quand ça va bien, C’est magnifique d’exprimer nos émotions avec eux. Mes plus beaux souvenirs restent d’ailleurs mes premiers championnats du monde sénior de canoë à Tyn Vladavu (République Tchèque) en 2006. Je courais le marathon de canoë et Pierre et Amandine, mes petits frères et sœurs, s’alignaient également en junior. La famille c’est tellement fort que ça se passe de détail. »

Au club de Saint-Laurent Blangy où il s’entraîne, le céiste qui travaille à côté pour le département du Pas-de-Calais se sent à l’aise. « On se marre bien. On se côtois tous les jours et on se soutient en permanence. Il y a  beaucoup d’émulation avec les copains sur l’eau. » À quelques encablures de son épreuve du 200 mètres, Thomas se tient dores et déjà prêt à chanter :
Mes chers athlètes, c’est la bataille !
Le réveil a sonné il est l’heure
D’remettre à zéro les compteurs
Et d’aller chercher une médaille !



Thomas Simard en 3 dates
9 octobre 1987 : naissance à Bois Bernard (près d’Arras)
2010 : vice champion du monde en Canoë individuel sur 200 mètres.
2016 : double champion de France de C1 sur 200 et 1000 mètres
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