Alors que les candidatures d'inscription à l'université sont en très nette augmentation pour la rentrée prochaine, 17% de plus à Poitiers par exemple, Une circulaire publiée jeudi par le gouvernement autorise le tirage au sort pour l'affectation des étudiants à l'entrée à l'université.
Ce tirage au sort entre les étudiants est désormais autorisé par le gouvernement lorsque la demande dépasse les capacités d'accueil.
Cette pratique, dénoncée par les organisations étudiantes et certains présidents d'université, est déjà utilisée depuis plusieurs années dans des filières dites "en tension". A Poitiers, c'est le cas en Staps et un tirage au sort sera aussi organisé pour la première année de médecine à la rentrée prochaine. Jusqu'à la publication de cette circulaire, il se faisait dans un flou juridique pouvant mener à des contestations en justice.
Un boom du nombre d'étudiants
Le problème se pose avec d'autant plus d'acuité que les facs font face depuis plusieurs années à un boom du nombre d'étudiants, qui s'annonce encore plus important pour l'année prochaine. L'université de Poitiers a enregistré cette année 6 000 demandes supplémentaires sur le site APB (Admission Post Bac). 40 377 lycéens y ont fait une demande d'inscription.Les filières "en tension" sont celles qui reçoivent des demandes d'inscription dépassant leurs capacités d'accueil et sont, suivant les années, le droit, la psychologie, la Paces (première année de médecine) et Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives).
Le tirage au sort en dernier recours
Le tirage au sort en première année de licence ou en Paces est acté "en catimini" à quelques jours du second tour de l'élection présidentielle, "sans dialogue" avec les organisations étudiantes, déplore dans un communiqué la Fage, première d'entre elles.Une circulaire parue jeudi au Bulletin officiel de l'Education nationale détaille différents critères selon lesquels doivent être pris en compte les étudiants qui demandent à s'inscrire en licence ou Paces sur le portail Admission post-bac (APB).
On tient ainsi compte notamment du rang de leur voeu, des étudiants qui sont mariés, pacsés... Si après la prise en compte de plusieurs critères il reste des candidats "ayant un même ordre de priorité", un tirage au sort est effectué, précise le texte.
Un arrêté sur le tirage au sort avait été envisagé en janvier, mais il n'avait finalement pas été promulgué. L'année dernière le tirage au sort avait laissé sur le carreau 800 postulants en Staps.
Le code de l'éducation interdit la sélection à l'entrée à l'université pour les filières dites "libres", c'est-à-dire "non sélectives".