Le centre de soins de la faune sauvage de la Vienne est débordé. Les températures caniculaires ont bouleversé les nichées de certaines espèces. 330 animaux ont été accueillis en un mois contre 150 en moyenne.
Toutes les cages du centre de la faune sauvage de la Vienne sont remplies. Les petits martinets côtoient les bébés busards, alors qu'un faon esquisse quelques pas dans la salle. Depuis juin, 338 animaux ont été recueillis ici au lieu de 150 habituellement. Aucun d'entre eux n'a supporté les températures caniculaires enregistrées ces dernières semaines. Les bébés martinets naissent sous les toitures des maisons mais ces abris sont devenus de véritables fournaises. Les oiseaux n'ont pas d'autre choix que de sauter, "pour ne pas bouillir", précise Lydia Bourdeau responsable du centre de soins de la Vienne.
Cette énergique bénévole ne compte pas son temps pour sauver ces petits. En période de sevrage, un martinet doit être nourri toutes les trois heures à la becquée. Lydia Bourdeau se couche rarement avant 1 heure du matin, pour reprendre le nourrissage dès 5 heures le lendemain.
D'autres espèces sont touchées
Les bébés busards ne sont pas mieux lotis. Au début de l'été, les nichées se cachent au milieu des champs de blé. Les bénévoles de la LPO protègent cette espèce en voie de disparition des moissonneuses-batteuses, en installant des grillages autour des oeufs. Mais cette année, ils ont découvert des animaux en grande souffrance. Sept oiseaux ont été apportés au centre mais deux seulement ont survécu.Les faons et les chouettes chevêches ont, eux, beaucoup souffert de déshydratation. Quarante chouettes sont passées par ici, soit trois fois plus que d'habitude.
Quant aux pluies diluviennes qui ont succédé à la chaleur, elles ont aussi fait des dégâts. Les nids de hérissons ont été détruits sous les trombes d'eau.
Et les animaux domestiques ?
A la SPA de Poitiers, lors des fortes chaleurs, les bénévoles arrosent régulièrement les cages et les toits en tôle.Ils proposent aussi une baignade dans une piscine pour chiens. Certains animaux adorent, d'autres n'apprécient guère. Lorsque le mercure s'envole, les vieux chiens sont particulièrement surveillés.
En savoir plus sur le Centre de Soins de la Faune Sauvage Poitevine
Le CSFSP est un établissement agréé par l'Etat. Il ne vit que grâce à des dons, comme la Fondation Brigitte Bardot pour la nourriture.Sa responsable, Lydia Bourdeau, ne tire aucun salaire de cette activité à laquelle elle consacre 100% de son temps.