Jeudi soir près de Quillan dans l’Aude, un homme de 43 ans est mort après un arrêt cardiaque. Il avait appelé les secours, mais n’avait pas été pris en charge assez vite, ce qui pourrait expliquer son décès. Un drame qui rappelle le manque cruel de médecins urgentistes dans le secteur.
Le drame aurait-il pu être évité ? La question se pose inévitablement. Les faits, rapportés par la Dépêche du Midi, se sont déroulés dans la soirée du jeudi 10 août, sur la commune de Ginoles, près de Quillan dans l’Aude.
A 21h20 ce soir-là, un homme de 43 ans appelle le 15, pour des douleurs au thorax et au bras gauche, deux signes généralement annonciateurs d’une crise cardiaque.
Mais ce jour-là, l’antenne du Service Mobile d’Urgence et de Réanimation (Smur) de Quillan est fermée, comme plusieurs fois cet été, à cause d’un problème d’effectifs.
C’est donc une ambulance privée qui est envoyée. Mais l’ambulancier, impuissant sur place, rappelle le 15, qui envoie cette fois un infirmier sapeur-pompier volontaire. Celui-ci, dont la compétence se limite à faire un diagnostic, ne peut guère faire plus que l’ambulancier.
Le Smur de Carcassonne est donc appelé, sauf que ses urgentistes sont déjà en intervention, sur un accident de la circulation. Lorsqu’ils parviennent finalement à se rendre à Ginoles, il est trop tard : sur le trajet, l’annonce de la mort du quadragénaire leur parvient.
Situation de crise
Ce drame met en lumière une situation de crise, celle de la pénurie médicale à laquelle doivent faire face certains départements, dont l’Aude.
Fin juillet, l’annonce soudaine de la fermeture de l’antenne de Quillan certains jours de l’été a suscité de vives réactions, de la part des élus de la communauté de communes des Pyrénées-Audoises comme de la part des praticiens du secteur. Mais le centre hospitalier de Carcassonne est dans l’impasse : plus d’une dizaine de médecins urgentistes manquent pour qu’il fonctionne normalement.
