Le château à l'origine de l'hôpital existe toujours, caché derrière les bâtiments plus moderne. Avant de s'appeler Ducuing, l'hôpital s'appelait Varsovie, du nom de sa rue... Il a été fondé par les républicains espagnols, à l'automne 1944.

Lancée en 1944, l'opération Reconquista devait permettre aux Républicains espagnols de reconquérir le Val d'Aran pour en faire un avant-poste des anti-franquistes. Cette opération militaire est préparée en amont : on choisit un château inoccupé du quartier St-Cyprien de Toulouse pour en faire un hôpital, qui servira à soigner les blessés lors de cette bataille. C'est la création de l'hôpital Varsovie, du nom de sa rue (versa vin en occitan).


De l'hôpital militaire à l'hôpital civil

L'opération Reconquista sera un échec : 588 guerilleros y trouveront la mort. Malgré tout, l'hôpital reste ouvert. Les médecins et chirurgiens espagnols obtiennent le droit d'y soigner les civils espagnols en 1945. 200 000 sont réfugiés dans la ville rose, notamment dans le quartier Saint-Cyprien, où ils vivent dans le plus grand dénuement. Ici, sont soignées de nombreuses maladies infectieuses, des chirurgies ont aussi lieu, sous l'égide du chef de service Maria Gomez Alvarez.


L'hôpital ne pourrait continuer à fonctionner sans la générosité de donateurs américains. C'est le Joint Anti-Fascist Committee et son membre éminent le Pr Walter B. Cannon qui organise les levées de fonds aux Etats-Unis et au Canada et qui les redistribue en France par l'intermédiaire de l'Unitarian Service Committee, autre association d'aide aux réfugiés espagnols. 370 000 francs sont envoyés chaque mois, ce qui permet à l'hôpital d'acheter médicaments et matériel médical.
Parmi les donateurs, on compterait de nombreuses personnalités, comme notamment Pablo Picasso. Ces associations utilisaient pour leur campagne des films d'appels au don : c'est de ce film que sont extraites les images d'archives utilisées pour le reportage (voir crédits).

La fin de Varsovie et l'exil des médecins

En 1950, c'est l'opération Boléro-Paprika, un épisode peu connu de notre histoire. Le gouvernement français interdit les partis communistes étrangers sur son sol. Il fait arrêter 397 étrangers, dont les médecins espagnols de l'hôpital Varsovie. Ceux-ci seront expulsés, et ce malgré la mobilisation du docteur Joseph Ducuing, éminent chirurgien toulousain. Lui construira la suite de l'histoire de ce lieu de soins.
C'est ensuite une association qui reprendra la gestion de l'hôpital. Toujours dans l'esprit de médecine sociale, voulu par ses fondateurs... il y a maintenant 73 ans.
Les curieux peuvent toujours entrer dans l'hôpital et y admirer le château qui fut à l'origine de la création du lieu.

Crédits des images d'archives : Unitarian Universalist Service Committee. Public Affairs Audio-Visual Records—Film Reels, bMS 16065/94, Andover-Harvard Theological Library, Harvard Divinity School, Cambridge, Massachusetts.

Le reportage de Delphine Gérard et Marc Raturat :
Le château à l'origine de l'hôpital existe toujours, caché derrière les bâtiments plus moderne. Avant de s'appeler Ducuing, l'hôpital s'appelait Varsovie, du nom de sa rue... Il a été fondé par les républicains espagnols, à l'automne 1944.


Bibliographie
Livre : "L'hôpital Varsovie, exil, médecine et résistance", éditions Loubatières
Film : "Spain in Exil", Unitarian Universalist Service Committee. Public Affairs Audio-Visual Records—Film Reels, bMS 16065/94, Andover-Harvard Theological Library, Harvard Divinity School, Cambridge, Massachusetts.
L'actualité "Sorties et loisirs" vous intéresse ? Continuez votre exploration et découvrez d'autres thématiques dans notre newsletter quotidienne.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
Occitanie
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité