Deux mineurs, issus de la communauté juive, ont été mis en examen pour leur participation présumée à l'agression de trois adolescents, dont deux Maghrébins, la semaine dernière à Saint-Mandé (Val-de-Marne), a-t-on appris dimanche auprès du parquet de Créteil.
"Le juge des enfants les a mis en examen pour 'coups et blessures volontaires' et a retenu comme circonstance aggravante le caractère raciste de l'agression", a relevé la source. Un troisième adolescent, majeur, également déféré vendredi devant le parquet, n'a pas été mis en examen, mais est convoqué le 4 novembre devant le tribunal de grande instance de Créteil pour sa "participation à un attroupement en vue de commettre des violences".
La police avait été appelée le 7 septembre dans la soirée dans le centre de Saint-Mandé, commune cossue à l'est de Paris, pour une rixe. Un groupe d'une trentaine de jeunes "de confession juive" avait fui à son arrivée, selon une source judiciaire. Trois adolescents, dont deux d'origine algérienne, s'étaient alors présentés à la police, expliquant avoir été agressés "sans raison".
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait dit suivre "l'affaire de près" et vouloir se constituer partie civile "si la qualification raciste des faits était retenue par la justice". Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait jugé pour sa part ces violences "inacceptables", tandis que le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, avait demandé aux autorités de "faire la lumière sur cette affaire".