Le député socialiste Sébastien Pietrasanta, 39 ans, ex-rapporteur de la commission d'enquête sur les attentats de 2015, a fait savoir mardi qu'il renonçait à se représenter aux législatives, comme l'avait fait à l'automne un autre membre de la jeune garde du PS, Laurent Grandguillaume.
"J'ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives de juin prochain", écrit le député, qui figure depuis 2012 parmi les 22 élus de moins de 40 ans de l'Assemblée (sur 577 députés) dans un billet publié sur son blog. Dans cette note titrée "2017: le début du reste de ma vie", le secrétaire national à la sécurité du PS revient sur son parcours politique. "Conseiller municipal à 23 ans, plus jeune maire des plus grandes villes de France à 30 ans, parmi les plus jeunes députés à 35 ans, j'ai très tôt occupé d'importantes responsabilités", écrit l'élu des Hauts-de-Seine et ancien maire d'Asnières.Ce professeur du secondaire affirme n'avoir "jamais été un apparatchik déconnecté des réalités" et rappelle s'être spécialisé à l'Assemblée, au sein de la commission des Lois, "sur les questions de sécurité et de terrorisme, et ce bien avant les attentats de 2015". Evoquant "un mandat passionnant", M. Pietrasanta annonce "sa décision longuement mûrie" mais "pas facile" de mettre fin à "une longue histoire" commencée en adhérant au PS à 16 ans.
De son expérience, le député dit avoir tiré "plusieurs leçons", notamment que le cumul n'est "pas bien" entre différents mandats, mais aussi dans le temps, expliquant n'avoir "pas/plus envie d'être un professionnel de la politique". Il évoque aussi "la rudesse de la vie politique", déplore une classe politique "qui se perd dans les débats stériles à gauche comme à droite" ou un "populisme ambiant" qui est "insupportable". "Il ne s'agit pas d'une désertion parce que la gauche est au plus mal et que la victoire serait difficile", assure-t-il.
► Le député Sébastien Pietrasanta était l'invité du 12/13 ce mercredi
Dans une récente interview au Parisien, M. Pietrasanta estimait que le président de la République avait "tout cassé" avec ses confessions à deux journalistes du Monde, n'étant "plus du tout sûr qu'il soit le mieux à même d'être le leader de la gauche pour la présidentielle". "Peut-être Manuel Valls saura-t-il mieux incarner et défendre notre action", ajoutait-il. A l'automne, un autre représentant de la jeune garde, Laurent Grandguillaume, né en 1978, avait surpris en annonçant aussi qu'il ne se représenterait pas. L'élu de Côte-d'Or, qui avait notamment invoqué le non cumul des mandats dans le temps, a réagi mardi sur Twitter à l'annonce de son camarade: "C'est quand on prend conscience qu'on a une seule vie, qu'on en commence une seconde. Bonne chance pour la suite!" La convention nationale d'investiture PS est programmée le 17 décembre.