Le groupement JCDecaux/SNCF/RATP a annoncé mardi avoir déposé un recours en référé auprès du tribunal administratif de Paris, après que la commission d'appel d'offres du marché des Vélib' lui a préféré son concurrent Smoovengo.
Le syndicat Autolib' et Vélib' Métropole avait annoncé début avril avoir "classé en tête l'offre du groupement Smoovengo". Ce choix doit être entériné par vote mercredi. Après la grogne des salariés et leur inquiétude sur l'avenir de leurs emplois c'est au tour du géant français de l'affichage publicitaire de se manifester. Dans un communiqué, JCDecaux annonce que le recours a été déposé "pour la défense des 315 collaborateurs" qui travaillent au sein de Cyclocity, sa filiale de service de vélo en partage.
Le système Vélib' fait l'objet d'un renouvellement de marché qui entrera en vigueur en janvier 2018, pour 15 ans. Élargi à la Métropole du Grand Paris, il proposera des vélos plus légers, plus solides et un tiers de vélos électriques. Smoove, une PME familiale de Montpellier créée en 2008 et qui dirige le consortium Smoovengo, a déjà remporté des marchés dans 26 villes en France et à l'étranger.
Depuis que la commission d'appel d'offres a mieux classé l'offre de Smoovengo, les deux consortiums rivaux s'affrontent sur les questions relatives à l'emploi. Le géant français de l'affichage publicitaire, qui détient le marché depuis sa mise en place en 2007, avait ainsi estimé que l'écart entre les deux offres "se fonde sur un dumping social, avec une proposition excluant la reprise de l'ensemble des personnels et reposant sur de nouvelles équipes inexpérimentées, moins nombreuses et à des conditions sociales et salariales dégradées". Ce à quoi la PME héraultaise avait répondu que "les mises en causes concernant un +dumping social+ sont totalement infondées et constituent une contre-vérité". Elle avait ajouté s'être engagée à privilégier le personnel en place pour ses recrutements à venir.