A Saint-Ouen, bataille autour de la scolarisation d'enfants Roms

Le maire de Saint-Ouen, William Delannoy, refuse d'inscrire dans ses écoles, des enfants Roms qui vivent dans un bidonville de la commune. Il assume sa décision qu'il sait illégale, pour dénoncer la difficulté que rencontrent les maires confrontés à ces populations.

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La position du maire de Saint-Ouen est totalement illégale. En France, la scolarisation des enfants est obligatoire entre 6 et 16 ans, qu'ils soient français ou étrangers. Et par conséquent les maires sont tenus d'inscrire tous les enfants qui résident sur leur commune, même dans un bidonville.

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Tout cela, le maire de Saint-Ouen le sait comme le savent tous les maires.


Un bras de fer ancien et perdu d'avance

Mais le problème est toujours le même, et il n'est pas nouveau. Et William Delannoy n'est pas le premier maire qui tente ainsi, en ayant recours à un bras de fer en forme de provocation, de faire émerger les difficultés que rencontre une mairie confrontée à l'accueil de populations Roms, aux problèmes que l'installation sauvage de camps de Roms posent à une commune.

"L'Etat, dit William Delannoy, ne fait rien dans le cas de ces installations illégales de campements dans une commune." Et il ajoute " Saint-Ouen a déja beaucoup de problèmes. Pensez-vous qu'on puisse en gérer d'autres encore ?"

A l'opposé, les associations qui défendent la scolarisation de ces enfants, comme l'association pour la scolarisation des enfants tsiganes (Aset), ou le Collectif pour le droit des enfants Roms à l'éducation (CDERE)se démènent pour contester la décision municipale et déclenchent tous les recours possibles. 
Le Défenseur des Droits a été alerté et il a saisi le préfet et le rectorat. L'affaire a démarré au printemps 2016, et pour l'instant, le maire n'a répondu ni aux demandes du Défenseur des Droits, ni aux injonctions du préfet.

D'autres maires ont, ces dernières années, procédé de la même manière : à Levallois-Perret ou à Saint-André-lez-Lille pour les derniers en date. A chaque fois, conformément à la loi, les tribunaux contraignent les maires à accueillir ces enfants. Il en sera de même, à n'en pas douter, dans le cas de Saint-Ouen.

Entre-temps le bras de fer de William Delannoy aura-t-il servi à quelque chose ?




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