Gentilly : les salariés de Sanofi sont-ils pistés ?

Des puces électroniques ont été distribuées cette semaine aux salariés de Sanofi sur le site de Gentilly (Val-de-Marne). L'objectif : "mesurer l'utilisation des espaces" de façon "anonymisée", une explication qui ne convainc pas les salariés.

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C'est une information publiée par le magazine Liaisons sociales. Les salariés de Sanofi qui travaillent sur le site de Gentilly dans le Val-de-Marne se sont vus remettre des puces RFID (Radio Frequency IDentification). Elles devaient être directement installées sur les badges des salariés. Après intervention des représentants du personnel, elles ont finalement été insérées sur les porte-badges.



Mesurer l'utilisation des espaces

Inauguré en juin 2015, le campus Val de Bièvre de Sanofi à Gentilly  "est un site où personne n'a de bureau attitré pour faciliter la collaboration et les échanges entre les salariés". Selon la direction l'objectif de ces puces est de permettre de "mesurer l'utilisation des espaces" pour savoir par exemple s'il faut plus de salles de réunion ou adapter les flux dans les espaces de restauration aux heures de pointe.
Un dispositif de ce type existe également sur le site du Carteret à Lyon, selonle groupe, qui affirme n'être pas le seul à l'utiliser.



Des salariés "sous surveillance permanente"

Pourtant selon Pascal Lopez, délégué FO, "Les salariés se sentent géolocalisés au quotidien", "sous surveillance permanente". Un sentiment renforcé par la présence selon lui de "nombreuses caméras à 360° partout, y compris dans les espaces de détente".
Le porte-parole du groupe pharmaceutique affirme que les puces sont "complètement anonymisées, on peut se les échanger entre salariés". 
Le délégué affirme "attendre toujours les preuves d'autorisation de la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés, ndlr)" que Sanofi refuse selon lui de transmettre aux représentants du personnel.
Le syndicat se dit "inquiet sur une possible utilisation pour surveiller les allées et venues des salariés" et leur travail dans un contexte de suppressions d'effectifs et un "climat assez délétère" où "des salariés sont licenciés pour défaut de performance".



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