Marie-Thérèse Borde a été retrouvée morte en octobre 1988, dans l'Aisne. 28 ans après, l'affaire n'a toujours pas été élucidée. Close sur un non-lieu en 1993, la justice rouvre le dossier. A aucun moment, l'affaire n'a été rapprochée à d'autres faits survenus près de l'A26, pourtant similaires.
Le 23 octobre 1988, Marie-Thérèse Borde, 55 ans, disparaît sur une aire de repos de l'A26 où son véhicule est retrouvé abandonné. Des traces de sang avaient été relevées. Son corps ne sera découvert qu'une semaine plus tard à Ployart-et-Vaurseine, un village de l'Aisne. La victime, à moitié dénudée, n'avait pas subi de violences sexuelles mais avait été tuée par de violents coups portés à la tête.
A aucun moment, l'affaire n'a été rapprochée à d'autres faits similaires survenus quelques temps auparavant près de l'A26.
Or, le 30 juin 1988, Ghislaine Charlier, 43 ans, était partie de chez elle à Petit-Verly (Aisne) pour faire son jogging. Le lendemain, son corps avait été retrouvé à Montigny-en-Arouaise (Aisne). Comme Marie-Thérèse Borde, la victime était sur le ventre, à moitié dénudée sans avoir subi de violences sexuelles et elle avait été tuée par de violents coups portés à la tête.
Similitudes troublantes
Rouvrir un dossier criminel après un tel délai, ce n'est pas une première dans la région. En 2012 et 2013, les enquêteurs avaient déjà relancé les investigations dans les affaires Borca et Oudin. Deux meurtres commis eux aussi près de cette fameuse autoroute A26. Christel Oudin, 13 ans, et Sophie Borca, 16 ans, blondes toutes les deux et scolarisées dans le même établissement scolaire à Saint-Quentin dans l'Aisne, avaient disparu à cinq mois d'intervalle, entre 1985 et 1986. Leurs corps avaient été retrouvés près du chantier de l'autoroute A26.
Après un long combat judiciaire, l'avocate des familles, maître Corinne Hermann, avait obtenu en 2012 la réouverture de l'information judiciaire pour Sophie Borca, qui avait abouti à un non lieu en 2006. Dans ce dossier, les vêtements placés à l'époque, sous scellés judiciaires, avaient été réexaminés. Une trace ADN avait été découverte.
Les "disparues de l'A26", comme la presse les a surnommées, sont-elles toutes liées au même meurtrier, c'est l'hypothèse envisagée par les avocats des familles. Leur cabinet s'est spécialisé dans l'étude des "affaires classées".