L'ancien député de la Somme et fidèle de Hollande pourrait bien tenter de tirer son épingle du jeu... pour contrer Manuel Valls.
Il s'apprête à sortir d'une retraite médiatique de plus de deux ans, ce soir, au 20h de France 2. Pourquoi ? Il pourrait bien se lancer dans la course de la présidentielle et présenter sa candidature aux primaires de la gauche.
Ce soir @Vincent_Peillon sera l'invité du JT de 20h de @France2tv. Rejoignez nous !
— le64avecPeillon (@Le64avecPeillon) 11 décembre 2016
Depuis qu'il a quitté le ministère de l'Education au printemps 2014, Vincent Peillon a été totalement absent du débat politique. A 56 ans, cet ancien député de la Somme (1997), pourrait en étonner plus d'un en déclarant son retour politique ce soir. Au journal Libération, en avril, il assurait qu'il ne "briguerait pas de nouveau mandat électif". La donne pourrait bien changer ce soir.
Un "serpent" ?
Son entourage laisse entendre que c'est la décision de François Hollande de ne pas se représenter qui l'a fait changer d'avis. Le président a pourtant eu des mots durs à son sujet : un "serpent", qui "trahit toujours", ou encore "tout pour sa gueule". Professeur de philosophie, cet intellectuel agace jusque dans son camp. D'abord collaborateur d'Henri Emmanuelli à l'Assemblée nationale à 32 ans, il devient député de la Somme en 1997, puis est propulsé porte-parole du PS en 2000. Il a été député européen pour la pemière fois en 2004, avant de rejoindre le gouvernement Hollande en 2012.Il a soutenu Ségolène Royal avant de se brouiller avec elle, DSK, puis Hollande. Pierre Moscovici, agacé de ses "mouvements de girouette", l'avait surnommé "Docteur Vincent et Monsieur Peillon". Agrégé et docteur en philosophie, issu d'une famille de professeurs et de chercheurs, Vincent Peillon est sans conteste un intellectuel. Auteur d'une thèse sur Maurice Merleau-Ponty, détaché au CNRS pendant deux ans, il a continué à écrire après son entrée en politique: des ouvrages consacrés aux penseurs socialistes et républicains comme Pierre Leroux et Jean Jaurès, ou au grand combattant de l'école laïque et prix Nobel de la paix Ferdinand Buisson.
Les deux tempêtes des rythmes scolaires et de l'ABCD de l'égalité
Que retenir de son passage à l'Education nationale ? Sa réforme des rythmes scolaires, qui entraîne une levée de boucliers, puis son "ABCD de l'égalité" contre les stéréotypes filles-garçons à l'école, qui déclenchera les foudres de la Manif pour tous et de l'extrême droite.Bon orateur, il avait gaffé à la télévision, en évoquant la politique "un peu retardataire" de la France sur le cannabis. Hollande avait enragé et fustigé le téméraire publiquement. Ce ne sera pas la seule fois : cafouillage sur le calendrier de la réforme des rythmes scolaires, propos sur les classes préparatoires, annonce prématurée de création de postes d'enseignants... Vincent Peillon s'attire de nombreux recadrages.
Ses proches louent sa "grande rigueur morale et intellectuelle". Certains, même dans son camp, raillent plutôt son "arrogance".